Je l'ai lu en anglais, je ne sais pas ce que donne la traduction. Qu'on se le dise.
Bukowski est connu pour être un mec un peu dégueulasse qui parle de ses cuites, ses gueules de bois et d'autres trucs un pue plus sales, n'hésitant pas à s'immiscer dans le trivial jusqu'à la moelle, et c'est vrai, on ne peut pas le nier, il y a de ça : de la saleté, du laid, du banal. Mais pas que. Non, pas que.
Il y a aussi de la poésie, tellement de poésie. Bukowski a une plume, un style, un rythme incroyable. Il assène, énumère, se perd en digressions, et parvient à rendre ses expériences chiantes et dégueulasses avec une honnêteté, une mélancolie et une sensibilité qui rendent le tout poétique, beau. Ses nouvelles, souvent autobiographiques si je ne m'abuse, sont des fragments, des petits bouts uniques d'un patchwork qui témoigne de la folie des hommes, cette folie qu'on moque, souligne et montre du doigt et que Bukowski trouve partout, surtout là où nous plaçons d'habitude la raison et la normalité. C'est sûrement un des derniers grands auteurs, et j'en ai rien à foutre que tout le monde ne s'intéresse à lui que parce qu'il est trash et, du coup, hype, parce que c'est avant tout un poète qui transpire l'honnêteté et l'humanité, et c'est assez rare pour être apprécié, remarqué : aimé.
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