Fiche technique

Auteur :

Gisèle Harrus-Révidi
Date de publication (pays d'origine) : Parution France : avril 2009

Éditeur :

Hermann
ISBN : 9782705668457

Résumé : Les portes du harem se referment, et le mariage heureux vire au cauchemar : le temps disparaît, la vie n'existe plus. Quelques pages plus loin, un jeune homme se confronte à la pire violence humaine, témoin muet et sidéré de la barbarie. Dans ces huit nouvelles inspirées d'histoires vraies, Gisèle Harrus-Révidi brosse le portrait de protagonistes dont les vies basculent, faisant voler en éclat un quotidien qui n'a plus rien d'ordinaire. Un bouleversement - réversible en apparence - qui, pour que la vie continue à avoir un sens, doit s'oublier. Ces hommes et ces femmes doivent s'efforcer alors, tels des coquelicots sous l'orage, de poursuivre, en dépit des turbulences, leur existence comme si rien n'avait été Leur musique, un temps accélérée, reprendra son rythme.Frayeur, angoisse, volupté. Tels sont les sentiments qui s'abattent sur les personnages dépeints par l'auteur qui, grâce à son de talent de conteuse, rend avec sobriété et justesse la destruction des repères et les fractures de l'existence.Gisèle Harrus-Révidi est universitaire (Paris VII-Diderot) et psychanalyste. Elle a notamment écrit Psychanalyse de la gourmandise et Parents immatures et enfants-adultes.Extrait du livre :La maison des femmesEn ce jour de juin, Caroline Fessard attendait Mehdi son fiancé officiel, au coin du boulevard Saint-Germain et du boulevard Saint-Michel. Le clan familial avait fini par l'adopter : on est de gauche ou on ne l'est pas, un gendre maghrébin était une forme de point d'orgue idéologique. «C'est le bonheur» susurrait-elle en tortillant ses fesses, Maryliniennes selon ses dires, «le bonheur sauf en période d'examen».Mehdi venait de soutenir une thèse de parasitose tropicale et parlait d'installation. «Être utile à mon peuple» disait-il les larmes aux yeux («le cliché du dévouement tiers-mondiste» affirmait méchamment Victor, un ami de la famille), «le manque de médecins est tel là-bas, tu ne peux l'imaginer, et il est si beau mon pays». Suivait alors une énième description