La vie de la famille Silva est étroitement liée aux paysages de la cordillère des Andes. Le père, Cecilio, est un homme juste et respecté, qui travaille la terre tout en élevant ses deux fils, Esteban et Joaquin. La mère des deux garçons, Luisa, possède des dons de guérisseuse. En ce début du XXème siècle, les deux garçons grandissent en apprenant les secrets de la montagne mais ont aussi des rêves d’ailleurs et d’aventures. Et la vie s’écoule ainsi, avec ses drames, ses histoires d’amour, ses deuils.
Ce roman est un beau voyage au cœur du Chili et une belle évocation de son histoire. On sent chez l’auteure une véritable connaissance et un amour des lieux qui s’exprime au fil des pages.
Les personnages sont touchants, notamment les deux frères dans leur quête de leur propre personnalité, ainsi que l’oncle Evaristo, sorte de sage qui aime transmettre son savoir.
Cela aurait pu être une très intéressante saga historico-familiale. Mais malgré la présence de tous les ingrédients pour y parvenir, l’ensemble ne prend pas vraiment.
Il manque une certaine profondeur dans les caractères exposés et une analyse historique de l’époque qui aurait été enrichissante pour les lecteurs moins familiers de ce pays et qui aurait permis de mieux situer les personnages dans leur lutte quotidienne et dans leur volonté de liberté. Il manque aussi un certain souffle lyrique et cette sensation d’être véritablement transporté dans les paysages qui sont pourtant centraux dans le récit.
On regrette ainsi que les conditions de travail dans les mines ne soient qu’évoquées ou que la situation politique soit rapidement évacuée. Et c’est dommage car cela donnerait sans doute plus de corps au roman.
Au final, si l’ensemble n’est pas désagréable à lire, le récit laisse peu de traces en mémoire. On notera qu’il s’agit d’un premier roman et qu’il possède certaines qualités, notamment en termes d’écriture. Et cela donne quand même envie de tenter la lecture du second roman.