Cujo knew he was too old to chase rabbits.

Cujo est dans l'œuvre de Stephen King un livre assez court, où le récit ne donne pas beaucoup de répit au lecteur. Tout va très vite et l'action escalade jusqu'au point culminant du dénouement final. La construction du roman y est pour beaucoup: il n'y a pas de chapitres à proprement parler, à peine des espaces occasionnels entre les paragraphes pour indiquer un changement de scène, de point de vue... Le lecteur n'a pas le temps de se reposer.
Un livre sans chapitre est assez rare, mais on s'y fait rapidement et la lecture n'en est que plus rapide, tant l'histoire et l'écriture de l'auteur sont prenantes.

Avec ses 90 kilos, le Saint Bernard du jeune Brett Camber a beaucoup d'amour à revendre, et il est aimé de tous jusqu'au jour où il est mordu par une chauve-souris enragée (Bigard nous avait pourtant prévenu) et que la maladie le ronge au point qu'il devient une véritable machine à tuer de 90 kilos.

Cujo est une histoire assez triste au final, car même si le grand méchant du livre est ce grand Saint Bernard, ça n'est pas réellement sa faute et il est tout autant victime que les gens qu'il terrorise et tue.
Mais même sachant ça, mon avenir avec les gros chien-chiens est tout tracé: je vais bien m'appliquer à n'en jamais croiser de trop près. Cujo est l'un des rares romans de Sai King à m'avoir réellement fait peur. Je n'ai même pas réussi à dépasser les 30 premières pages lors de la première lecture, et depuis je n'arrive jamais à très bien dormir dans une chambre où le placard n'est pas totalement refermable. Good job Mister King!

Il y a des personnages intéressants également dans ce livre, et pas mal d'intrigues secondaires qu'ils trainent derrière eux. La famille Trenton par exemple peut, si l'on met le gros chien enragé de côté, devenir les personnages principaux du récit. Chacun ayant ses propres soucis à faire face, même avant l'arrivée du monstre: le père avec sa compagnie qui risque de perdre un gros client, le fils qui a un monstre dans son placard et la mère qui elle y case pas mal de squelettes.
La famille Camber prend une place importante dans le récit également, après tout Cujo fait partie de la famille et il aurait été difficile pour le lecteur d'entretenir autant d'empathie malsaine pour le gros toutou sans prendre le temps de mieux connaitre ses propriétaires?

Et alors que ces deux familles tentent au mieux de régler leur soucis, le pauvre vieux Cujo ne se sent pas très bien. Comme d'habitude à Castle Rock, personne n'a la vie facile. Et le récit ne va pas aller en s'arrangeant, c'est là mal connaitre le Grand King, l'auteur qui prend le plus de plaisir à torturer ses personnages.

Un dernier conseil avant de terminer cette critique: surtout ne lisez pas ce livre. Pas si vous avez un placard qui ferme mal dans votre chambre, ou bien si vous avez assez d'espace sous votre lit pour que quelque chose puisse s'y glisser à votre insu. Pour moi il est trop tard, mais pas pour vous, pas pour vous.
Mais pourtant c'est pour ce genre de frissons qu'on ouvre quand même un livre de ce genre, et au fond on aime ça.

Alors, oubliez mon conseil, et bonne chance.
Bing
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Stephen King, (e)bibliographie complète, Top 15 Stephen King's Villains, Les livres les plus souvent relus et Les livres que vous recommandez le plus à vos amis

Créée

le 20 janv. 2012

Critique lue 1.9K fois

15 j'aime

3 commentaires

Bing

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

15
3

D'autres avis sur Cujo

Cujo
Bing
8

Cujo knew he was too old to chase rabbits.

Cujo est dans l'œuvre de Stephen King un livre assez court, où le récit ne donne pas beaucoup de répit au lecteur. Tout va très vite et l'action escalade jusqu'au point culminant du dénouement final...

Par

le 20 janv. 2012

15 j'aime

3

Cujo
Nio_Lynes
9

100 kilos de rage pure

« Donna vit la queue du chien et le haut de son énorme dos passer devant le capot. L'animal se dirigeait du côté de Tad... Et la vitre de Tad n'était pas remontée. Donna plongea par-dessus les...

le 30 oct. 2018

8 j'aime

3

Cujo
Oliking
9

Le gentil chien

Cujo : Un cauchemar à quatre pattes. Crocs ensanglantés, bave visqueuse, terreur absolue. Ce chien, autrefois fidèle compagnon, est devenu une bête féroce, semant la panique dans une petite ville...

le 12 nov. 2024

5 j'aime

2

Du même critique

Projet Crocodiles
Bing
10

Moi, Jean-Privilège, Meninist et libre penseur

Bonjour, je m'appelle Jean-Privilège, et je vais vous expliquer pourquoi le Projet Crocodiles c'est mal. Premièrement, je suis un être humain, je ne suis pas un animal. Je trouve ça très très sexiste...

Par

le 9 févr. 2015

54 j'aime

26

American Horror Story
Bing
8

Critique de American Horror Story par Bing

(Peut contenir des spoilers selon où vous en êtes dans le visionnage de la série.) Pilote Saison 1: Une famille touchée par des problèmes déménage et s'installe dans une vieille maison pour prendre...

Par

le 22 déc. 2011

50 j'aime

8

22/11/63
Bing
10

I am the Man Without a Time Frame

Stephen King s'attaque ici au voyage temporel et se crée pour cette occasion sa propre machine à voyager dans le temps. Comme dans la plupart de ses romans, on commence par le quotidien ordinaire...

Par

le 25 déc. 2011

49 j'aime

15