Culture et impérialisme

Résumé : Le Monde diplomatique s'est associé avec Fayard pour publier le dernier ouvrage d'Edward W. Said : Culture et impérialisme. A sa sortie aux États-Unis, cet ouvrage fut salué comme « le chef-d’œuvre de l'auteur : Culture et impérialisme représente un événement majeur dans le discours de l'Ouest et du reste du monde ». Il s'agit, en effet, d?une véritable relecture de la culture occidentale de ces deux derniers siècles que Said entreprend en profondeur avec une incroyable érudition (la poésie, le roman fondent son propos mais aussi la philosophie, la sociologie, la musique) et un éclat exceptionnel. Au XIXe siècle et au début du XXe, tandis que les puissances occidentales bâtissaient des empires qui s'étendaient de l'Australie aux Caraïbes, les artistes occidentaux ont créé de nombreux chefs-d’œuvre. Mais, aux yeux de la plupart des critiques, les deux phénomènes restent séparés. Ils ne veulent pas voir le lien entre la cruauté de l'esclavage, de l'oppression colonialiste, et la poésie, la littérature, la philosophie de la société qui se livrait à ces ignominies. Ce livre lie donc l'entreprise impériale à la culture qui l'a reflétée et renforcée. On y trouve des passages passionnants sur les œuvres de Conrad, Dickens, Balzac, Camus ou Kipling. Said examine aussi les œuvres d'écrivains comme Yeats, Rushdie, pour montrer que les peuples assujettis ont produit de vigoureuses cultures de résistance. Culture et impérialisme rouvre donc le dialogue entre la littérature et la société qui l'entoure.