29 mai 1985, les supporters arrivent de toute l'Europe à Bruxelles, pour assister à la finale de la coupe d'Europe des champions entre Liverpool et la Juventus de Turin qui se jouera au stade du Heysel. Jeff et Tonino de France, Geoff et ses frères de Grande-Bretagne, Tana et Francesco d'Italie, Gabriel et Virginie les locaux. Ce soir-là, les hooligans feront tragiquement parler d'eux. Leur folie entraînera bousculades et bagarres, avec beaucoup de morts et blessés pour conclusion. Le match se jouera quand même, pour calmer les esprits.
On m'a dit et on dit en général beaucoup de bien de Laurent Mauvignier que je découvre avec ce titre qui, le moins que je puisse dire à son propos est qu'il ne m'a pas du tout convaincu. Si le contexte n'est pas ma tasse de thé, et non, je n'aime pas le foot -c'est un euphémisme-, je pensais que comme ce sport -bien qu'à cette échelle, il faille parler de business- n'étant justement que le contexte, tout ce qu'il y avait autour du drame de ce soir de finale, la montée de la tension, les personnages qui devaient évoluer pendant tout le roman, tout cela pensais-je donc devait me plaire. Las, je m'y ennuie dès le départ, et pourtant il n'y est pas encore beaucoup question de football. De fait, ce roman s'embourbe dans une tonne de détails. Laurent Mauvignier écrit bien, je ne le conteste pas, il a d'ailleurs tout pour me plaire à ce niveau, simplicité, phrases courtes, directes, mais justement, là il ne va pas au plus court. Il détaille, se perd dans des apartés longs, des descriptions qui ne me semblent pas utiles, ratant ainsi la vraie profondeur de ses personnages même s'il la frôle, la touche du doigt, la voilà délayée dans du fade, du mou ; son roman perd en densité. Lorsqu'il m'aurait plu de lire un roman court, serré, vif et âpre, il en fait un long texte avec des propos qui ne lui apportent rien si ce n'est de la lenteur et du délayage. A mon goût et mon humble avis de lecteur, le roman aurait eu plus de puissance en étant plus court.