Les visites que Benjamin Péret, poète surréaliste et militant « ultra-gauche », fit aux Indiens du Brésil en 1956, donnent ici deux textes courts, francs, très vivants, qui font notamment l’éloge du Service de protection des Indiens. Pourtant:
«Je ne saurais dissimuler que j’avais abordé cet organisme avec le préjugé défavorable que j’attache à tout ce qui dépend de l’ État (…) Je n’en suis donc que plus à l’aise pour avouer toute la symmpathie que m’inspirent le Service de protection des Indiens et la tâche à laquelle il s’emploie ». A propos des agents de cet organisme, il note: « J’ai été frappé d’emblée par la nuance d’affection qui transparaît dans leur voix dès qu’ils parelent des Indiens. Je n’en ai connu aucun qui vit en eux des mineurs, des déficients intellectuels ou des brutes sauvages. Pour tous, ils sont des êtres humains vivant dans des conditions précaires et pénibles ».
Des Indiens du Haut Xingu, on notera qu’il dit par exemple: « Je n’ai jamais vu battre un enfant et pourtant ils sont plutôt espiègles ». Le livre est très joli, avec un beau papier bleu et des photographies prises par Péret lui-même.