Fond intéressant, style pédant
Je sors de ce livre de W.G. Sebald assez déçu car le sujet me paraissait extrêmement intéressant. L'intérêt du livre est le questionnement qu'il porte sur le fait que très peu voire aucun écrivain allemand n'a parlé ou évoqué les bombardements et les énormes pertes civiles de la Seconde Guerre mondiale, un tabou qui s'est inscrit dans la littérature teutonne.
L'auteur va même plus loin en s'intéressant à la population allemande dans son ensemble, aux souffrances vécues, aux horreurs vues et surtout à l'incroyable fait que cette population a toujours fait "semblant de rien" pour continuer à avancer. Des exemples frappants sont cette femme qui ne songe qu'à balayer les débris d'une partie de son cinéma pour que la séance de 14h puisse avoir lieu ou que dans des quartiers épargnés par des bombardements, les gens buvaient leur café tranquillement en terrasse là où une centaine de mètre plus loin, des familles aux habitations détruites recherchaient leur mort et quelques affaires épargnées.
Malheureusement, le style de Sebald est extrêmement lourd. Ou tout du moins celui du traducteur mais qu'importe, l'auteur cite énormément de passages d'oeuvres littéraires allemandes pour appuyer ses propos. Ca en devient illisible par moment ou tout du moins difficile dans la lecture. Le style est parfois pompeux et pédant, ce qui a généralement le don de m'agacer. C'est bien pour ces quelques raisons que l'intérêt immense que possède ce livre est en partie gâché pour moi.
Bref, je n'ai pas pris le plaisir escompté et je me suis même un petit peu ennuyé en dépit de l'incroyable richesse du fond.
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