"Le personnage était l'arbre. Le hêtre."
Comme il y a des super-héros, il existe des super-écrivains dotés de super-pouvoirs. Fred Vargas est de ceux-là. A partir d'une intrigue très simple et classique sans originalité ni grande surprise, elle parvient à produire une oeuvre captivante dont on peut difficilement décrocher. Et, par-dessus le marché, fichtrement bien écrite, qualité assez rare chez un auteur de polar pour être soulignée...Y a de la fantaisie, de l'humour et de l'intelligence qui proviennent de cette plume pourtant vouée à faire jaillir des crimes affreux et à exposer les recoins les plus sombres de l'âme humaine.
Et puis, comme pour nous faire aimer plus son intrigue faiblarde, il y a dans cette oeuvre un bel hommage à Giono et au hêtre qui ouvre Un Roi sans divertissement: "Le livre est parti parfaitement au hasard, sans aucun personnage. Le personnage était l'Arbre, le Hêtre." Ces mots de Giono semblent parfaitement coller à l'intrigue de Debout les morts.
Alors oui, malgré tous ses défauts, malgré qu'elle ai déjà fait vachement mieux Vargas, on l'aime quand même cette histoire d'arbre, de chercheurs et de revenants, et c'est bien parce que c'est elle.