J'ai mal à la tête
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Seconde lecture dudit auteur (après Siddharta), Hermann Hesse et sans aucun doute un grand, il accouche ici d'une oeuvre explorant une myriade de domaines variés (ce qui est tout à fait charmant en littérature, c'est par ailleurs cette curiosité qui a pris le dessus lorsque les dernières ressources du livre venaient à manquer), toutefois, Demian présente de nombreuses promesses qui ne sont pas toutes tenues.
La vie de chaque homme est un chemin vers soi-même.
Certes, les pages poussent à réfléchir sur soi, à nos actions, au rôle que l'on se donne ici bas, à notre place dans le monde, pourtant, page après page, l'écrivain se perd en essayant de nous trouver. Si c'est un roman d'initiation, de formation, alors il est suffisant pour les premières reflexions d'un esprit jeune et curieux mais ne suffira pas à contenter un intellect qui a déjà parcouru des chemins similaires.
Les circonstances pèsent lourd dans la vie d'un homme, ainsi Sinclair outrepasse sa condition, la morale, ses préconceptions et préjugés, ni trop bon, ni trop mauvais, déterminé par sa situation et son environnement (la vie d'un homme, c'est son enfance, non?), c'est un Janus qui ne le sait pas encore, Sinclair est attiré, il le sent (comme tous?) vers son ombre, l'autre partie de soi, on peut percevoir les premiers indices de la future psychanalyse, la quête de l'autre versant du monde, de notre monde intérieur.
Naissance, mort, espoir, désespoir, lumineux, sombre, qu'est-ce qui différe Sinclair d'un lambda ?
Sa quête, son affranchissement, il se refuse aux facilités du monde, sans pour autant y échapper, sans pour autant y laisser des plumes :
Ah! je le sais aujourd'hui, rien ne coûte plus à l'homme que de suivre le chemin qui mène à lui-même.
Tous les hommes doivent traverser des épreuves, où les personnalités se heurtent aux exigences du monde, quand il faut laisser aller le passé, embrasser l'avenir incertain, se tenir droit, devenir un être de volonté.
C'est à chacun de rechercher ce qui lui est permis et ce qui lui est défendu, chacun doit répondre de soi-même.
Mais ce qui m'intéresse uniquement, ce sont les pas que j'ai faits au devant de moi-même.
Comme Hesse l'écrit si bien : L'oiseau cherche à se dégager de l'oeuf. L'oeuf est le monde. Celui qui veut naître doit détruire un monde. L'oiseau prend son vol vers Dieu.
Tout comme Siddharta, le roman nous incite à chercher en nous, surtout en temps de tempête, une voie intérieure, nos rêves, Dieu voire la raison derrière l'existence.
Ce n'est pas si grave si vous passez à côté de ce livre, puisque tous ses enseignements sont en chacun de nous, c'est un raccourci que je recommanderai néanmoins à mes contemporains et à toutes les générations suivantes, en achevant le texte, je reconnais qu'on augmente au moins son humanité, ce qui est trop rare pour ne pas être souligné.
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Créée
le 28 août 2022
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