Des féminismes, en veux-tu, en voila - Refractions, volume 24

Fiche technique

Résumé : Y’en a pas une sur cent et pourtant elles existent… Les féministes. Elles luttent contre les inégalités et contre un machisme latent et bien ancré dans les mentalités. En France, depuis des années, il est de bon ton d’ironiser sur le mouvement féministe en s’attachant à le caricaturer ou en soulignant les désaccords, les dissensions ou les contradictions qui le traversent… À croire que c’est l’unique mouvement qui serait en proie à ce type de problèmes ! Mais, finalement, est-ce un aspect important du mouvement féministe ? L’aspect essentiel n’est-il pas d’infléchir un changement des mentalités et de s’opposer à des lois, qui ont relégué, et relèguent encore, les femmes dans un rôle secondaire ou subalterne ? Il faut changer des habitudes qui banalisent les inégalités dans les itinéraires professionnels et les font considérer comme naturelles. On sait bien la difficulté de faire évoluer des mentalités encombrées par des clichés et des idées reçues, anciennes et tenaces. La discrimination de genre est l’une des tares des sociétés, nourries par les religions bien sûr, mais aussi par l’hypocrisie des pouvoirs. De la même manière qu’il a été commode de présenter les « indigènes » comme des sous-hommes et des sous-femmes pour les coloniser, les dominer et les massacrer sans états d’âme, il allait de soi de circonscrire le rôle des femmes au service des hommes — père, mari, fils ou dieu —, et de décréter ensuite que les femmes n’étaient finalement que des moitié d’hommes, incapables d’aspirer à une autonomie, régies uniquement par l’affect et seulement bonnes à faire des enfants, à séduire ou à être le repos du guerrier.