« Des nouvelles du Tibbar » est un recueil de nouvelles de Timothée Rey, publié aux éditions Les Moutons Électriques. C’est un livre issu de leur collection « bibliothèque Voltaïque », qui fait donc l’objet d’une attention particulière afin de nous livrer un beau livre.
L’action se déroule dans les contrées du Tibbar Occidental, continent fantasque doté d’une géographie improbable.
Au détour des voyages les décors sont variés, comme des récifs de porcelaines, des géantes endormies en guise de massif montagneux, des forêts mystérieuses peuplées de poissons et de gardiens malicieux…
Le peuple vivant en Tibbar Occidental est disparate. Le lecteur y croise un pot-pourri de peuplades issues, notamment, des canons de la fantasie.
Les habituels nains et elfes sont présents. Mais aussi des hommes-pigeons, des gorgones, des tarasques et bien d’autres personnages hauts en couleur.
Bien sûr, les us et coutumes sont tout aussi originaux. La correspondance est assurée par des aérohamsters. Il est possible d’y attraper des virus magique. Les esprits sylvains imposent leur Loi dans les forêts…
Cependant, à ce stade il convient de ne pas en dire plus, afin de ne pas gâcher le plaisir de la découverte du Tibbar.
Mais l’essentiel est là, l’auteur mélange avec brio tout un tas de références pour nous servir douze nouvelles de qualité.
Le rythme y est souvent soutenu, il y a de l’action. des intrigues, des drames. C’est plutôt varié, riche, intelligent et drôle. Il est difficile d’en lâcher la lecture. Le talent de conteur de Timothée Rey tient clairement en haleine.
Si l’univers proposé peut au départ, paraitre gentillet et simpliste, il n’en est rien. Chacune des histoires une fois le vernis gratté, révèle des implications sociales et de belles critiques sur notre société.Tel que Terry Pratchett a pu le faire.
Je ne vais pas énumérer les nouvelles une par une, mais l’introduction est bien amenée. Le recueil débute sur une nouvelle décrivant le périple d’un voyageur qui débarque en Tibbar par le bus, avec des passagers et un chauffeur peu banal.
Les péripéties du trajet s’avèrent un moyen efficace pour s’imprégner de l’ambiance et poser le décor.
Si je devais retenir seulement trois nouvelle, exercice difficile, car elles valent toutes le détour, j’opterais pour les suivantes :
« Ce qu’il advient des ravisseurs de la Tomate Chantante »:
Pour son rythme et son opération commando digne des plus grands films d’action. Dans lequel un groupe kidnappe l’avatar d’un dieu du Tibbar, qui n’est autre qu’une tomate géante aux pouvoirs insoupçonnés.
« Le Tronc, la Grume et le Fluent » :
Vous vous doutez bien qu’il s’agit d’une référence à « Le Bon, la Brute et le Truand » et le texte en contient plusieurs. Dans cette nouvelle des familles se déchirent pour des parcelles de forêt et doivent faire face à la colère de l’esprit protecteur de ladite forêt.
« Suivre à travers le bleu cet éclair puis cette ombre » :
Celle-ci débute par une opération d’espionnage. Une jeune recrue est catapultée à l’intérieur du territoire d’une nation ennemie et doit jouer de ses pouvoirs magiques pour mener à bien sa mission.
Vous l’aurez compris, ce recueil m’a conquis. Généralement, j’apprécie les recueils de nouvelles. Je suis toujours à la recherche de perles à lire dans cette catégorie.
Je ne vous cache pas qu’au départ, j’étais septique. Le contenu me paraissait un peu trop fantasque pour me plaire. Mais les différents retours et le fait que ce soit édité chez les Moutons ont fini par me convaincre.
Un auteur francophone à suivre, à lire et à soutenir.
Je vous laisse, je vais continuer « Les souffles ne laissent pas de traces », du même conteur.
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