On m'a parlé de Vents Contraires en bien, je l'ai acquis. Je l'ouvre : vocabulaire pauvre, syntaxe basique, langage parlé, histoire banale, au bout de 30 pages, ce livre me tombe des mains. La personne qui me l'a conseillé me suggère de persévérer. De m'accrocher. Je le reprends donc. Ça se dénoue, mais trop doucement. Et le style ne s’arrange pas. À croire qu’il y aurait eu deux plumes pour ce texte (ou trois ?), tant les variations de style sont brutales d’un chapitre à l’autre. Il y a en effet des passages réussis et d’autres rédhibitoires.
Ce qui est plus rédhibitoire, ce ont les personnages, antipathiques, mêmes les enfants.
La morale conformiste bourgeoise serait sauve, n'était ce moniteur d’auto-école (le narrateur) qui emmène la ravissante jeune fille de 18 ans à l’hôtel. Certes, il ne la saute pas. On est toujours à la frontière des choses.
Je finis par comprendre pourquoi on m’a incité à aller au bout, il se passe des choses assez fortes humainement dans la dernière partie. Pour autant, cela ne change pas mon point de vue sur la qualité, médiocre à mes yeux, de l’ouvrage.
En réalité, il y a confusion, Olivier Adam est scénariste. Il sait où il va, c’est ficelé, il a préparé le terrain pour nous y conduire. Mais il écrit mal.
Un scénariste est rarement bon sur les descriptions, Adam ne déroge pas à cette idée commune, les siennes sont trop longues. Ce ne sont plus des descriptions, mais des digressions.
Cela sent le procédé, une dose de ceci, une dose de cela. Mais il ne mélange pas, il mitonne sans surveiller sa cuisson, il bâcle. Ce qu'il nous donne est un mille-feuilles indigeste.
Il a certes une volonté de poésie, mais qui, à force de répétitions, n’est plus qu’une suite de clichés. Il y a dans son livre 25% de cartes postales où il montre qu'il connaît quelques synonymes de couleurs pour raconter ses paysages, c’est lassant.
Un scénario ne fait pas un bon livre, tandis qu'un bon livre peut faire un scénario. Adam est sans doute bon scénariste, c'est un piètre écrivain. Mais rentable.