Destination cerveau par Adrien Renaudin

Destination cerveau relate la coopération forcée d’un scientifique américain dans un projet de miniaturisation russe, dans un fond de guerre froide où l’URSS n’a jamais chuté. Malgré une nouvelle détente, l’URSS n’a pas hésité à ordonner l’enlèvement de ce scientifique américain, dont la présence est cruciale pour achever leur projet.

Crédibilité scientifique

N'ayant jamais lu Isaac Assimov. Le connaissant bien-sûr de réputation, je l’attendais sur la crédibilité des explications scientifiques et n’ai pas été déçu : le nostalgique des sciences au lycée que je suis a pu retrouver avec affection la constante de planck, le mouvement brownien, la conservation de l’énergie, les ondes mécaniques...

« il faut une énorme quantité d’énergie pour réduire la constante de Planck à une fraction aussi minuscule que sa valeur normale, même dans une partie relativement petite de l’univers […] Redonner sa valeur normale à la constante de Planck produite une énergie égale à celle qui a été consommée au départ, car la loi de conservation de l’énergie persiste au cours du processus de miniaturisation ».

Crédibilité partout

Or, la recherche de la crédibilité souvent vantée va bien au-delà de la seule crédibilité scientifique : elle est aussi sociale, géostratégique et personnelle. Par exemple, Assimov retourne bien à son avantage l'impossibilité de tout expliquer scientifiquement en fournissant à la place des raisons stratégiques : ainsi les détails de la miniaturisation ne peuvent être divulguées à un américains puisqu'elles sont top secrête. La facilité avec laquelle il est enlevé s'explique par des intérêts communs entre l'Union soviétique et la Russie.

On retrouve de la crédibilité y compris dans le développement des relations au sein de l'équipe russo-américaine, et celle-ci est très attachante. Les tiraillements internes de l'équipage sont remarquablement retranscrits : on voit des jalousies dans l'équipage, des personnalités très différentes et chacun des personnages se renvie la balle de leurs intérêts personnels qui les poussent à garder leurs découvertes pour eux afin d'officiellement être les premier à avoir fait une découverte scientifique.

Dans cette quête de la crédibilité, Assimov recourt malheureseument à des répétitions parfois un peu superficielle sur la coopération scientifiques mondiale, le besoin de confiance mutuelle dans l'équipe et les peurs à surmonter du personnage principal. De manière générale, il force excessivement les traits de personnalité des membres de l'équipage, qui manquent donc terriblement de subtilité : chaque trait est mis en scène trop souvent de sorte que la lassitude voire l'agacement s'intalle chez le lecteur. Il faut cependant féliciter Aasimov pour le personnage de Baranova qui utilise avec une très grandes finesses les enjeux géostratégiques et moraux pour faire ce qu'elle veut de qui elle veut et qui contrairement aux autres ne se caractérise pas uniquement par un seul trait.