Critique de Destinée arbitraire par Dame Céline
Plusieurs époques et thèmes se côtoient. On rit, on s'interroge, on sourit, on grince, on s'émeut, on réfléchit, et puis on recommence ! On range le livre, et puis on le reprend.
Par
le 31 mai 2015
Destinée arbitraire est un recueil poétique posthume publié en 1975. Il regroupe 3 recueils publiés par Desnos, en petit tirage ainsi que des poèmes inédits légués par la femme du poète, Youki, à la bibliothèque littéraire jacques Doucet, en 1967.
Destinée arbitraire est donc réparti en trois sections correspondant à trois tranches chronologiques :
- 1) poèmes de 1919 à 1926 /
- 2) poèmes entre 1930 et 1939 (à l’intention de Youki)
- 3) poèmes entre 1943 et 1944 soit un an avant sa mort.
Les poèmes de ce recueil se veulent différents dans la forme (tantôt en prose, tantôt en vers rigoureusement travaillés) ainsi que dans les thèmes abordés, relevant d’une poésie éclectique et évolutive.
On y retrouve en thématiques principales, le lien entre l’amour et la mort, une célébration surréaliste de la faune et de la flore (ménagerie de Tristan) et, au dela de tout ça, une intarissable soif de liberté qui transparaît par la politisation de certains de ces poèmes.
J’ai beaucoup apprécié cet ouvrage grâce à de nombreux éléments :
Déjà grâce aux titres de certains textes assez évocateurs : « demi-rêve », « nuits », « le rêve dans une cave ». Cela renvoie aux séances expérimentales d’écriture automatique dans un état de somnolence que Desnos pratiquait avec le « pape du surréalisme », André Breton. Dans ces poèmes on trouve des séquences d’écriture totalement surprenante qui ont pour effet de renforcer l’esthétique de la surprise déjà à l’œuvre dans le recueil.
Il ironise également sur toutes sortes de situations jusqu’à rire de la mort : « Si j’aime les trains, c’est sans doute parce qu’ils vont plus vite que les enterrements ». Cette phrase m’a tout particulièrement marqué car elle représente parfaitement la poésie de Desnos : un éloge de la modernité à travers son amour pour les trains et plus généralement le mouvement, le voyage, qui est une envie et un besoin moderne. Cette phrase montre aussi, à travers une image frappante, la volonté de vivre qui émane du poète. Il veut s’enfuir, s’échapper de ce que l’on ne peut saisir : en outre, il utilise le voyage comme contrepied de la mort.
Créée
le 16 avr. 2021
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