Dickens et Griffith, genèse du gros plan
Fiche technique
Auteur :
S.M. EisensteinGenre : EssaiDate de publication (pays d'origine) : Langue d'origine : RusseParution France : mars 2007Éditeur :
Stalker EdsISBN : 9782952671941, 9782952671941Résumé : Le montage, qui n'est techniquement que la «mise bout à bout» de différentes prises de vues qui retracent un événement dans toutes ses phases, est aussi vieux que le cinéma lui-même. Mais lorsque (entre 1910 et 1914) Griffith eut apporté la multiplicité des plans et des angles (du gros plan au plan lointain), c'est-à-dire la variété des points de vue relativement au spectateur, le montage prit une importance capitale.«Mais comment le montage est-il venu à Griffith ou comment Griffith est-il venu au montage ? Et bien Griffith vint au montage par le biais des actions parallèles. Et l'idée de l'action parallèle lui fut suggérée par Dickens !Griffith le certifie lui-même».S. M. EisensteinExtrait du livre :Griffith La première rencontre avec le premier classique du cinéma. «Le plan» semblait tiré d'un de ses premiers films. Cinq-six heures du matin. Je rentre à mon hôtel après une nuit pleine de sensations dans le quartier nègre de New York -Harlem. Un hôtel à Broadway. Au centre même de New-York. Le jour, la nuit, le matin, midi, le soir de Broadway, voilà ce que je voulais voir, entendre, percevoir, imprimer dans ma mémoire. C'est pourquoi j'avais choisi un hôtel à Broadway dans l'endroit le plus bruyant de New-York, un hôtel qui avait conservé tous les traits d'un hôtel typiquement américain, à la différence des Ritz qui sont invariablement les mêmes dans toutes les capitales d'Europe ou dans n'importe quelle grande ville d'Amérique. C'est là que j'ai rencontré Griffith, qui était resté fidèle pendant trente ans à une résidence qu'il avait adoptée une fois pour toutes. Ainsi, c'était cinq ou six heures du matin. L'aube grise sur Broadway. Les poubelles métalliques remplies d'ordures. Les rues où les balayeurs s'activent. Le hall immense et vide. Dans la lumière du matin on dirait qu'il n'y a pas d