Dîner à Montréal
Déjà 500 mots après seulement 50 pages de Dîner à Montréal...????
Quelle subtilité et quelle finesse!
Toi et moi, j'en suis certain, saisissons et buvons tout des scènes et des sentiments: les non dits, les sous entendus, les "à peine décrits" ou bien encore les sentiments spontanément jetés en pâture, sans ambages.
(j'aimerais savoir ce que comprennent les autres lecteurs ...)
Besson m'explique, me dessine, m'éclaire la scène, en trace tous les détails, creuse les sentiments des uns, des autres et ses propres sentiments, peint les microscopiques clins d'œil qui font la force et la puissance d'un lien, l'évidence, l'incandescence (sic!), la beauté et la jouissance dans une relation (qui nécessite parfois 20 ans pour en saisir toute l'envergure)
Besson observe et écrit... et moi je lis sa vie, je ne peux qu'être d'accord, je suis touché par la profondeur, la lucidité, l'acuité, l'aisance, il me donne envie de lire encore, de ressentir plus fort, de me faire confiance, d'être moi-même, simplement, et d'écrire aussi ... peut être
J'admire aussi cet infini respect de la liberté de l'autre, l'absolue absence de violence, de rancœur, d'amertume, de blessure... une histoire naît, grandit, s'éteint... ou ne s'éteint jamais. Mais rien ne l'asphyxie, ne l'écorne, ne l'émousse jamais
Ce qui me plaît toujours c'est l'extrême attention portée à l'homme, à l'être aimé, l'enregistrement de chaque geste, chaque posture, chaque mot, chaque moment, chaque partie du corps et du parcours de vie. Quand Besson aime, il aime entièrement et mémorise tout et pour toujours.
Chaque bel amour est pour Besson la naissance d'un nouveau monde. J'ai l'étrange impression d'un certain écho à mes sensations, une réverbération de certains instants de ma propre existence.