Étant un grand fan de Gaëtan Roussel – aussi bien pour son travail dans Louise Attaque (exception faite de l’album de la reformation) que pour ses deux brillantes escapades en solitaire (j’écris d’ailleurs cette critique au son de Ginger, son premier effort solo) –, je me suis laissé tenter par Dire au revoir, sa première incursion dans le monde littéraire sous forme d’un recueil de nouvelles, bien que peu enclin à lire ce genre d’ouvrage en temps normal, préférant la consistance d’un roman au laconisme d’une nouvelle ; j’aime avoir le temps de m’immerger dans une histoire, de vivre plusieurs jours avec ses personnages, de penser à leurs tribulations avant de rejoindre Morphée, choses qui ne sont pas possibles avec les nouvelles.
C’est donc sans grande surprise que j’ai été moyennement emballé par ce recueil, et ce en dépit de qualités intrinsèques indéniables, au premier rang desquelles figure la musicalité de la plume de Gaëtan Roussel – musicalité somme toute logique au vu de son activité première. A la lisière entre prose et poésie, les vingt nouvelles qui composent ce recueil sonnent agréablement à l’oreille, grâce à un travail approfondi sur les mots et les sons, bon nombre de ces nouvelles jouant sur le rythme et les rimes. Ce recueil n’est donc pas à conseiller à qui cherche à repaître son esprit de récits « classiques ». D’ailleurs, si ce style singulier s’inscrit parfaitement dans un format court, pas sûr qu’il siérait à un format long.
En résumé, Dire au revoir ravira les amateurs de nouvelles et ne convertira pas ceux qui, comme moi, se montrent réservés envers ce type de récit.