Je ne suis pas une inconditionnelle de Pierre Palmade, mais je l’ai connu dès ses débuts et il fait partie de mon panel d’artistes que je suis plus ou moins car j’ai apprécié un bon nombre de ses spectacles, pièces de théâtre ou autres au fil des années. J’aime en effet son écriture qu’elle soit pour lui-même ou pour servir d’autres interprètes. De plus, l’an dernier, j’avais lu l’autobiographie de Muriel Robin et forcément Pierre Palmade y tenait un rôle important. Compléter avec la lecture de sa propre version des faits me semblait tomber sous le sens.
Pierre Palmade livre tout depuis des années, depuis ses débuts. On pourrait presque dire qu’il est sans filtre, mais non, c’est plutôt qu’il joue la transparence à outrance (nuance subtile s’il en est). Un de ses psys lui aurait dit qu’il confondait le public avec sa mère (à qui il ne cache rien). C’est très probable, mais surtout, on pouvait se demander alors qu’est-ce qu’il lui restait à nous dévoiler au fil de ces pages s’il avait déjà tout dit.
Je pense qu’il a, par cet ouvrage, permis à beaucoup de le découvrir intégralement et d’une pièce. Il a pu aussi remettre de l’ordre dans les éléments, redonner une cohérence aux faits, un ordre plus logique, plus compréhensible. On le cerne mieux et cela éclaire son parcours avec une lumière plus adéquate. Cela donne du sens de prendre aussi un peu de recul.
Le livre se lit très facilement et même si on peut y trouver une certaine redondance car Pierre se répète un peu, c’est peut-être plus parce que l’exercice de style s’y prête et qu’il a voulu aussi être très clair sur les raisons de ces choix ou non choix. Les répétitions sont ce qui a marqué sa vie entière et délimite donc le cercle vicieux dans lequel il s’est embourbé. Elles ne sont donc pas inutiles pour la compréhension de la personnalité de Pierre Palmade. Elles le caractérisent tout autant que bien d’autres éléments.
Attention, le ton est très direct par moment et l’auteur nous emmène sur des sentiers que l’on n’aurait certainement pas pris de nous-même. Cela peut-être dérangeant surtout qu’un chat est appelé un chat (enfin c’est sans détour quoi). Pourquoi pas, mais cela peut dérouter plus d’un lecteur. Heureusement Pierre Palmade sait maintenant qu’il ne peut pas plaire à tout le monde donc il ne s’en formalisera pas.
Une lecture que je recommande surtout aux fans et à celles et ceux qui désirent non pas jouer aux voyeurs, mais découvrir un artiste qui n’a certainement fini de se trouver encore.