Je suis surpris d’être le premier à écrire une critique sur ce livre. Pourtant le titre est génial. Le genre de titre qui attire. Car que peut on bien trouver dans « Dites-nous comment survivre à notre folie ». Si vous saviez en plus que l’auteur est Japonais et qu’il a trouvé un prix Nobel de littérature. Alors vous devriez définitivement lire ce livre.

Sauf que, monsieur Kenzaburō Ōe n’a pas probablement pas eu son Nobel pour ce livre.
C'est un recueil de quatre nouvelles avec thème récurrent, oui la folie, mais surtout les supports de la folie. La famille, les obsessions, la pauvreté et les relations entre les individus.

En dehors du pessimisme quasi infini de l'auteur, c'est moyen.
Je ne sais pas si c'est ma sensibilité faiblement développée, une mauvaise traduction ou une disposition d'esprit pendant la lecture mais j'ai été surpris. Par trois nouvelles sur quatre. L’une pour son onirisme, l’une pour la complicité des sentiments avec le narrateur (enfant japonais de 9 ans.) et la dernière pour sa médiocrité.
Celle qui ne m’a pas surprise était ni mauvaise, ni bien, c’était juste une nouvelle.

Le dernier récit m'a semblé médiocre. Une répétition de la nouvelle « qui ressemblait juste à une nouvelle ». On y retrouve les même aspects désagréable et lourd. Concrètement c'est le testament oral d’un vieux fou obèse sur les malheurs de sa jeunesse. Oui, cela ne donne pas envie.
Le premier conseil au futur lecteur est de ne pas lire la dernière nouvelle. Elle est nulle. Il est évident que si vous choisissez de lire ce livre, vous ne suivrez pas mon conseil mais au moins j'aurais vos regrets une fois lecture faite.

Maintenant parlons des trois vraies nouvelles.

La première est particulièrement efficace. Avec la troisième personne, on suit un enfant japonais d’une dizaine d’année, pauvre dans un village loin de la guerre avec la capture d’un soldat américain, un nègre. Texte surprenant de partage d’émotions. Avec ces frustrations, ces envies, ces peurs, ces cinq sens et ces surprises. Et là j'ai reconnu une belle écriture avec un récit imprévisible. Plaisant.

Deuxième nouvelle, l'obèse au vélo. Plus proche de la dernière nouvelle. Je n'aime pas. La relation fils handicapé/père névrosé, ce n’est pas pour moi. La relation père névrosé/grand-mère méprisante non plus. La relation père névrosé/solitude idem.

Troisième. Un jeune homme curieux, motivé et dynamique se retrouve en charge d’un jeune compositeur qui a un ami invisible. Texte plein d’onirisme où l’on suit la folie du compositeur. D'autant plus intéressant que le compositeur sait très bien qu’il est le seul à pouvoir voir « son ami » et qu’il est jugé comme étant fou, il en joue donc. Le récit est une bonne promenade, avec des nuages trop gros et des fleurs qui sentent le sucre.


Ré abordons ce livre sous un autre aspect :

J'imagine que les thèmes du testament familial, de l'hyper lien affectif, de la solitude et de la débilité de me parle pas. Ou pas de la manière abordé par l’auteur.
On peut faire une critique de philosophique de la folie. D'abord je n'en ai pas les capacités et enfin cela ne m'intéresse pas.
D’un côté on a quelques personnages joliment fous. De manière poétique ou humaine. Ce qui me gave c’est les fous grâce à la crasse/puanteur dans lequel ils marinent depuis une éternité.

Puisque je suis le seul à faire une critique. Je propose une troisième et dernière approche. Une plus imagé, plus proche des sensations vécus, récits par récits. Ces trois critiques se veulent complémentaires.
Le premier : De la craie grasse couleur vert épinard et couleur marron sombre. Le sourire et la naïveté de l'enfant se baladent sur ces deux couleurs. L’enfant en joue avec une tranquillité déconcertante. L’adulte que tu es a perdu un niveau de perception, tu trouveras ce niveau dans cette nouvelle. Le noir central n'a pas d'importance.

Deuxième : On patauge dans une soupe visqueuse avec des algues trop verte et l'odeur dégoutante du vieux poisson. Qui va bientôt puer.

Troisième : le blanc des nuages et l’azur de l’eau. Il y a des ballons multicolores sans le ciel. Par chance ta curiosité tranquille et timide est celle du narrateur. Celui-ci est un excellent ambassadeur de ta lecture.

Quatrième : Même si le repas était excellent, l'auteur nous prend le visage et nous frotte tranquillement contre son vomi du même repas. Je n’aime pas les sucs gastriques mélangés à de la gastronomie. C'est encore la nouvelle à éviter.
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le 19 mars 2014

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