Dans Divergent, ce ne sont pas les gentils contre les méchants, les Jedi contre les Sith, mais cinq factions qui se détestent. Les altruistes, les intellos, les combattants, les pacifiques et les honnêtes. Autrement dit, si comme moi vous avez plus d'une de ces qualités (genre altruiste + honnête dans mon cas), alors vous êtes considéré "divergent", donc dangereux car ne pouvant pas être contrôlé. Bon, l'idée que n'importe esprit puisse être contrôlé sous prétexte de ne pas avoir plus d'une qualité prépondérante, ça commence mal.
Ce premier tome raconte comment Beatrice - Tris - qui vient de la faction des altruistes, va découvrir qu'elle est divergente, et du coup le jour des assignations, va choisir de se faire transférer dans la faction des bourrins (les Dauntless). Faut croire que son enfance parmi les altruistes ne lui a pas plu. Une fois dans sa nouvelle faction (à tout casser 50 pages sur 400), tout le reste du bouquin (sauf la fin) raconte son entraînement éprouvant en tant que novice. Combats à mains nues, sauts dans le vide, endoctrinement... tous les grands classiques.
Mais tout n'est pas noir : elle va se découvrir des amis, et elle va même découvrir l'amour ... sous les traits du premier Dauntless qu'elle va croiser, qui est - coïncidence, quand tu nous tiens - également un divergent ! Et dans cette "histoire", on retrouve les clichés actuels propagés par les Twilight et consorts, avec la jeune fille pure et impressionnable, qui n'avait encore jamais été embrassée, et qui frissonne de partout au moindre contact physique. C'est marrant, ça me rappelle vraiment Twilight.
Dans les critiques, je lis souvent qu'on fait la comparaison entre Divergent et les Hunger Games. J'avoue ne pas voir le lien. Le premier est un film sur l'adolescence, le passage à l'âge adulte et la relation à l'autorité (ou alors j'ai rien compris). Le second est une critique du voyeurisme de la télé-réalité et de ses dérives. Certes, les deux s'attaquent au même public, et ont pour héroïne une adolescente qui va devoir faire des choix difficiles pour survivre, mais pour moi la comparaison reste fine. C'est comme dire que les Hunger Games sont un remake de Battle Royale sous prétexte qu'on met un groupe d'ados dans une arène pour les faire s'entretuer.
Alors ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. L'histoire est plutôt bien écrite. On n'est clairement pas en train de lire du Zola, ni même du Stephen King ou du Georges RR Martin, mais j'ai fini le bouquin en 5 jours à peine. Le style d'écriture est très simple, facile et agréable à lire. En fait, j'ai eu l'impression de lire le journal intime d'une gamine de quinze ans (une ado un peu psychopathe sur les bords, avec des hallucinations carrément morbides). C'est facile à lire, mais ni le style ni le vocabulaire ne sont particulièrement évolués. Les personnages sont simples mais trop manichéens (pour ne pas dire clichés), mais restent peu attachants. Et les quelques morts de personnages importants ne sont pas touchantes. Pour ma part, aucun des décès/meurtres ne m'a ému, autant par le manque d'attrait et de complexité des personnages, que par la description de leurs morts. Je n'ai pas cru lire des éloges d'obsèques, émouvantes et détaillées, mais strictement des faits tels qu'ils auraient été racontés au journal de 20h.
Pour conclure, je suis assez déçu de ce bouquin, et je me demande bien ce qu'ils vont pouvoir raconter dans les deux suites... et vu que les notes des suites sont en chute libre, ça donne pas vraiment envie...
PS : désolé pour le nom des factions, mais j'ai lu le livre en VO, donc je ne connais pas les noms traduits en français.