Pour beaucoup (dont moi), Jerry Lewis est le synonyme d'humour burlesque, d'une dose d'absurde dans un monde souvent très calibré et très réaliste. Une sorte de clown qui provoque autant qu'il ne subit de péripéties. C'est oublier que Jerry Lewis a toujours eu un côté clown triste, et c'est cette dernière version qui a pris la plume pour ses mémoires.

Tout commence par une séparation, celle de Lewis et Dean Martin, une véritable rupture amoureuse avec un seul élément du couple qui souhaite vraiment mettre un terme à une formidable histoire. Jerry Lewis n'est pas larmoyant mais il est mélodramatique : l'enfance difficile, les petits boulots pénibles, l'antisémitisme permanent (avec cette rancoeur tout au long du livre, comme Kirk Douglas), des parents aimants mais peu attentionnés, surtout son père... Rien ne nous est épargné, et on vit pendant les quelques pages du livre les malheurs de Jerry avant sa réussite amoureuse et professionnelle, certes, mais moins affective avec ses collaborateurs.

Jerry parle à coeur ouvert de sa vie, de son art, de ses rencontres, de sa dépendance aux médicaments après une vilaine blessure au dos et des sujets qui lui tiennent à coeur, comme la lutte contre la dystrophie. Comme Kirk Douglas, c'est un véritable récit hollywoodien, mais là où Douglas était flamboyant et lyrique, Lewis se veut plus intimiste, plus dramatique. Plutôt surprenant de la part de ce comique intempestif, même si ce sont souvent ceux-là qui sont les plus fragiles.
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le 28 juil. 2014

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