Je fais du rugby et j'aime les romans policiers. Ce livre devait donc me plaire. Mais non. Et je dois même dire que j'ai détesté. Je ne comprends même pas comment il a pu être publié ou comment il a pu recevoir des prix littéraires.
On évolue dans le monde du rugby avec un club qui fait penser au Stade Toulousain. Mais, soyons honnête, cette "percée" dans le monde du rugby n'est en fait qu'une toile de fond. Car à part nous présenter les postes et s'interroger vite fait sur savoir si des joueurs peuvent se tuer pour obtenir une place de titulaire dans une équipe (...) on voit vraiment que l'auteur ne sait pas du tout quoi faire du monde du rugby. On voit par moment qu'il essaie de parler du passage au rugby professionnel et les effets que cela peut avoir également sur la solidairité entre joueur, entre celle qui est affichée et la solidarité réelle d'un grand club pro. Et c'est bien le seul truc qui m'a un peu intéressé dans le roman, je dois l'admettre.
Après, tout le reste est une catastrophe. Rarement on aura vu des policiers aussi mauvais dans un roman. Ils disposent d'une information capitale, le tueur fait du 42. Jamais nous n'iront vérifier les pointures des suspects (sauf une fois, le policier demande à tout hasard). Le commissaire tente des coups de bluff "c'est vous le tueur ?" "non" "vous êtes sûrs ?" c'est absolument risible.
Le principal policier va soupçonner d'abord les joueurs (car le tueur est athlétique et lit un journal sportif... c'est tellement ridicule) et va même à aller soupçonner le 15 car vous voyez, pour jouer arrière, il faut avoir du sang-froid, et le meurtrier en a eu. AU SECOURS !!! Faut-il se méfier de tous les joueurs 15 dans les équipes de rugby maintenant ? Je ne regarderais plus ceux qui jouent 15 dans mon équipe de la même manière (!).
Et puis finalement, l'auteur va révéler la vérité vers les 2/3 de son livre, hop, probablement pour le relancer. Le lecteur, maintenant averti, va espérer que le commissaire trouve enfin la réponse. Mais, il est tellement mauvais, que c'est un personnage très secondaire (la femme d'un ancien coéquipier de la victime qui aurait pu vouloir se venger...) qui va le mettre sur la piste. Elle a une sorte "d'intuition" et va le guider vers le véritable tueur. D'où a t-elle cette intuition ? On n'en sait rien. L'auteur s'est retrouvé comme bloqué dans sa non-enquête.
Il se dégage du bouquin un côté extrêmement brouillon. On navigue en plein amateurisme. Le livre est absolument désolant et mauvais.