Bien qu'il perde parfois le lecteur dans quelques digressions certes utiles sur le fond mais pas nécessairement sur la forme, Jacques Aumont signe une relecture de l'histoire du cinéma en se basant sur le peut-être seul vrai trait commun entre tous les films : le visage. Du primitif au contemporain, du classique au moderne, Aumont pense et repense la visagéité et, plus précisément sur la fin, la dé-visagéité de l'Homme au service de l'art cinématographique. L'essai est riche, relativement simple et accessible, et fait majoritairement appel à des oeuvres connues ou du moins reconnues, avec peut-être une tendance franco-européenne un peu trop prononcée (il parle relativement peu du cinéma asiatique par exemple, si ce n'est par-ci par-là d'Oshima). Aumont remet surtout en question certains principes, qu'ils soient d'André Bazin, de Bela Balazs, de la Nouvelle Vague ou d'autres théoriciens du cinéma ; c'est en prenant son propre chemin à travers une théorisation parfois audacieuse, souvent pertinente, qu'Aumont démontre qu'il est l'un des théoriciens les plus intéressants de ces dernières années.
Cinemaniaque
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Putain de mémoire... et L'Art du Septième

Créée

le 14 juil. 2011

Critique lue 474 fois

Cinemaniaque

Écrit par

Critique lue 474 fois

Du même critique

Frankenweenie
Cinemaniaque
8

Critique de Frankenweenie par Cinemaniaque

Je l'avoue volontiers, depuis 2005, je n'ai pas été le dernier à uriner sur le cadavre de plus en plus pourrissant du défunt génie de Tim Burton. Il faut dire qu'avec ses derniers films (surtout...

le 21 oct. 2012

53 j'aime

2

Hiroshima mon amour
Cinemaniaque
4

Critique de Hiroshima mon amour par Cinemaniaque

Difficile d'être juste avec ce film : il faudrait pour pouvoir l'apprécier être dans le contexte socio-culturel de sa sortie, ce qui est impossible à reproduire aujourd'hui. Je distingue relativement...

le 4 juin 2011

52 j'aime

1

American Idiot
Cinemaniaque
7

Critique de American Idiot par Cinemaniaque

Il est amusant de voir comment, aujourd'hui, cet album est renié par toute une génération (et pas seulement sur SC)... À qui la faute ? À un refus de la génération née début 90 de revendiquer les...

le 14 janv. 2012

50 j'aime

3