Devenu "un internationaliste coureur de jupons", Andras Vajda (personnage principal de Eloge des femmes mûres: Les souvenirs d'Andras Vajda), devenu professeur de philosophie, raconte son parcours amoureux de la pré-adolescence au début de l'âge adulte et démontre, à travers ses aventures érotiques, qu'un adolescent a tout à gagner à fréquenter des femmes mûres expérimentées plutôt que des jeunes filles trop pieuses, coincées, allumeuses,humiliantes, moqueuses ou trop étroites susceptibles d'entrainer l'échec sexuel.
Mon avis concernant ce roman de l'écrivain hongrois (poète,dramaturge et philosophe ayant émigré au Canada) Stephen Vizinczey, est mitigé car j'ai trouvé certains passages amoraux ou relevant de la pédophilie.Qu'à onze ans et demi, ce garçon hongrois, orphelin de père et précoce sexuellement, issu d'un famille catholique pieuse, que l'auteur dit être "franc,affectueux et vaniteux", doté d'un sens du commerce développé, joue au proxénète dans un camp américain en présentant des femmes mariées sans le sou à des soldats m'a choquée. Qu'il se pose en voyeur et se laisse débaucher m'a choquée aussi. L'explication suggérée:il a toujours été attiré par les amies de sa mère, ne m'a pas vraiment convaincue.Je l'aurais plus vu orphelin de mère à ce moment là.
Après, il grandit, donc ce roman (qui m'a évoqué les turpides d'Oscar petit héros de le tambour de Günter Grass sans toutefois y retrouver le côté fantaisiste, imaginatif et psychanalytique du monologue endiablé du Prix Nobel ) devient moins pervers et plus érotique. Andras, cultivé, lit le rouge et le noir de Stendhal et s'inspire des gestes de Julien vis à vis de Mme de Rénal. Il visualise le film le diable au corps, tiré du roman éponyme de Raymond Radiguet) et se prend pour François amoureux d'une jeune femme plus âgée (mais où est la fine analyse psychologique de l'ami de Jean Cocteau). Les sauts de puce frénétiques d'Andras de Maya qui l'aguerrit à Klari qui le traite "d'horreur" tout en lui ouvrant les cuisses, à Illona qui l'étiquette de "dépravé" et le repousse,à Zsuzsa femme des camps libertine, à Mici la vierge frustrante,à Nusi mère de cinq enfants esseulée,à l'italienne frigide, à Ann la capricieuse qui veut ne veut plus puis veut encore.....m'ont lassée. Où est l'amour dans tout ça?
La philosophie est surtout en têtes de chapitres, de Sartre à Platon.Mais bien sûr,il en faut pour tous les goûts, l'art du bonheur, pour un adolescent aux hormones surexcitées, peut-être de coucher avec des femmes de l'âge de sa "tendre et douce" maman.
Seuls points positifs, (pour moi),outre la fluidité de l'écriture et la trame historique (sur fond de "camp de l'Armée américaine en Autriche" durant la deuxième guerre mondiale, de retour sur Budapest en 1946 puis de fuite de la Hongrie vers les cieux plus cléments canadiens) alors que je suis surprise de lire à la fin de ce roman moult éloges du Times au Monde, et j'en passe...est de nous montrer les multiples facettes d'une femme mûre dont la solitude,l'angoisse du lendemain,l'horreur de la guerre qui affame,l'envie de plaire encore... hors ou dans mariage,qui la poussent à céder à un indécrottable gamin trop sûr de lui.
Sans doute fallait-il voir un second degré que je n'ai pas su saisir!
Stephen Vizinczey est également l'auteur de Un millionnaire innocent, lui aussi encensé par la critique!

Illuminatus
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le 25 déc. 2015

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Kanga Moufassa

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