Haut les masques

En bande organisée est un petit brûlot sociétal habilement déguisé en thriller politique et financier qui dénonce la réalité de nos "démocraties" actuelles et de ce qu'il s'y passe réellement. Tout ce que vous lirez dans ces pages est basé sur l'actualité mondiale de ces dernières années, et l'auteur ne fait pas grand chose pour s'en cacher. Pour preuve, la grande multinationale omnisciente du roman s'appelle Folman Pachs, difficile alors de ne pas reconnaître ce qui se cache réellement derrière ce nom à la consonance si familière.

Le récit commence même en plein cœur du mouvement Occupy Wall Street.

Le roman fourmille aussi de sources diverses pour appuyer davantage sur ce côté inspiré de faits réels: des QR codes sont présents en marge du texte et renvoient à des articles et autres sources d'information qui raviront les plus curieux.
Personnellement je n'en ai pas fait l'usage, je trouve que ça ralentit la lecture et la rend trop fastidieuse, mais j'irais certainement y jeter un œil maintenant que j'ai terminé le livre.
(Si vous êtes aussi curieux que moi, ils sont tous disponibles ici: http://florevasseur.com/pdf/ebo-flashcodes.pdf)

Ce que vous découvrirez au fil des pages:
Les coulisses de la création de la Zone Euro, de la dette grecque et de qui gouverne réellement. Spoiler alert: non, ça n'est pas "le peuple", entité que l'on aveugle avec ce fameux artifice es élections.
Les recettes secrètes des magiciens de la finance pour que les fameux 1% puissent tranquillement continuer de se gargariser de pouvoir et d'argent.

L'écriture en elle-même est sobre et efficace, l'auteure va droit au but et n'épargne aucune vérité à ses personnages, chacun devenu un petit pantin manipulé par les plus puissants, se laissant user et abuser de peur de tout perdre ou pire de ne rien gagner.
La première partie du roman a eu du mal à m'accrocher mais je ne regrette pas d'avoir forcé car la deuxième est passée à toute vitesse une fois l'action déclenchée.

Bref, un roman tristement d'actualité qui met fin à tout infime espoir que je pouvais encore entretenir quant à l'avenir d'une démocratie à présent en phase terminale.

En France, l'indignation est devenue un concept de publicité. Comme l'amour et la liberté. (...)

Le pouvoir en place, à droite comme à gauche, mise sur la haine des autres construite à coups de programmes TV, de projets de loi iniques. Le pourrissement, la diversion, faute d'idées. (...)

Sur cette terre, riche ou pas, personne n'a vraiment de plan B.