Un polar qui s’inscrit dans un univers à tendance steampunk à la Nouvelle-Orléans, que demandez de plus ? Pourtant, au-delà de cette catégorisation bien simpliste, on y trouve une œuvre rondement ficelée, des personnages extrêmement attachants, un rythme effréné, et une résolution parfaitement amenée. Certes, on se doutera assez vite de ce qui peut se tramer, qu’on dispose de tous les éléments ; et si l’outil narratif a déjà été vu, et même si on commence à s’en douter dans le dernier tiers, c’est bien sûr l’identité du tueur qui nous surprendra. Car Johanna Marines réussit très bien à disséminer les indices tout au long du récit, mais elle réussit très bien à nous mener par le bout du nez vers de fausses pistes !
Et cela grâce à des personnages qui nous captivent dès les premières lignes. Que ce soit Grace et son infinie empathie, sa détermination, son courage ; Ian et ses doutes, ses peurs, sa culpabilité, ses remords ; ou même William et son côté un peu bourru, son accablement, ses doutes, mais aussi son amour pour sa fille. Ajoutons à cela la plume très juste de l’autrice, qui en plus de nous mener en bateau, nous plonge dans cet univers riche en détail au point d’en devenir palpable, le tout dans un style bien rythmé et dynamique, qui nous ne fera plus décroché de l’histoire une fois qu’on y est plongé. Sans oublier les messages qu’on y trouve, sur nos souvenirs, notre identité, nos libertés.
Encens est un polar qui va au-delà de son simple statut et de son enquête. En fouillant dans le passé des personnages, on y résout la véritable enquête : comment notre esprit tente de nous protéger et d’effacer nos erreurs, pour qu’on puisse se pardonner un jour. Un belle lecture !