Enterre mon cœur
Fiche technique
Auteur :
Dee BrownGenres : Récit, HistoireIllustrateurs :
Julian Scott, Charles M. Bell, William S. Soule, A. Frank Randall, Edward S. CurtisDate de publication (France) : 1970Langue d'origine : AnglaisTraducteur :
Yves BergerParution France : mars 1973Éditeur :
StockRésumé : « Tuez tous les Indiens que vous rencontrerez. » Du massacre des Navahos en 1861 à l'extermination des Sioux trente ans plus tard, la consigne des officiers supérieurs de l'armée américaine était suivie avec une haine féroce. Avides et destructeurs, la monstruosité des colons blancs n'a pas de limite. La terre, puis l'or, la conquête de nouveaux paradis terrestres les pousse toujours plus à l'Ouest. Ils exterminent tous les vivants - Indiens et bisons - qui se trouvent sur leur chemin. Des tribus entières doivent quitter leur territoire et fuir en une longue procession pénible à pied sur des centaines de kilomètres ; ailleurs les Blancs incendient leurs maisons et abattent leurs bestiaux en une journée. Ce sont les procédés ordinaires. Victime des armes, du nombre et de mille supercheries, les Indiens disent oui et signent des traités. On les enferme dans les réserves. On leur promet de l'argent, des rations. Or, l'argent n'arrive pas ou ce n'est jamais la somme promise. La viande est pourrie, le maïs aussi. Décimés, mutilés, épuisés, meurtris, les Indiens se voient condamnés à la faim et à l'indifférence. Le livre de Dee Brown 'Enterre mon cœur est le premier récit de la conquête de l'Ouest américain vue du côté indien. L'image du beau Blanc héroïque et justicier, l'image du méchant Indien rusé et cruel - images d'Épinal de notre enfance et de nos idées reçues - s'écroulent. C'est la démythification d'une des légendes les plus spectaculaires et les plus tenaces de l'Histoire, qui depuis des décennies a inspiré la littérature et le cinéma. Après tant de récits des Blancs qui transforment leurs méfaits et forfaits en exploits, justice est rendue. Comme l'écrit Yves Berger dans sa préface : « Dee Brown a réussi une œuvre que l'on peut qualifier quatre fois originale, sérieuse, gigantesque, magnifique. Originale parce que, le premier, il a écrit sur l'Ouest américain en se reportant aux documents d'époque : les écrits des journalistes (reportages, interviews...), les confessions des chefs indiens et cette masse de rapports qu'il a trouvée dans les archives du Sénat et du Bureau des Affaires indiennes. Sérieuse : si l'on peut dire, il ne blanchit pas les Indiens à plaisir ni à plaisir encore ne noircit les Américains. Quand les premiers se livrent à des cruautés, il le dit. Quand les seconds offrent quelques hommes d'élite, humains et généreux, il les nomme et montre. Du travail d'historien. Cette « Histoire indienne », c'est-à-dire vue «du côté des Indiens » voici qu'elle est devenue l'Histoire même, voici que les historiens blancs l'ont reconnue comme vraie, qui rend justice aux Rouges et accable les Blancs. Gigantesque : le premier adjectif appelait celui-là et s'il s'agit de justifier « magnifique», ce ne peut être qu'après coup : lisez 'Enterre mon cœur.