Alors que depuis quelques temps, je me suis lancé dans une lecture assidue des œuvres d'un des auteurs anglo-saxon majeurs en matière de fantasy, à savoir Neil Gaiman, mon regard s'est tourné vers une collaboration entre lui et Micheal Reaves : Entremonde.
Un court roman de 220 pages, dont la postface nous explique qu'il était à l'origine censé être une série TV, mais que face aux refus leur est venu l'idée de synthétiser correctement toute la trame sous la forme d'un roman. L'idée derrière Entremonde aurait effectivement pu être excellente à l'écran, tant son concept rassemble les éléments clés d'une série pour ado : jeune garçon se retrouvant dans d'autres mondes, la présence de magie et de pouvoirs surnaturels, et bien sûr des aventures à la pelle. On retrouve donc Joey, un jeune garçon qui, durant une course d'orientation, se retrouve projeté dans un autre monde très similaire au sien.
Je n'en dirais pas plus, tant le synopsis au complet vous dévoile les 70 premières ce qui, pour la faible épaisseur du roman, n'est pas la meilleure idée.
C'est d'ailleurs le point noir de Entremonde, qui m'aura fait lâcher : sa faible consistance. À peine le temps de découvrir les univers que Gaiman nous propose qu'ils sont déjà relégués au placard. Pareil pour les personnages secondaires, et même le traitement de Joey est finalement trop survolé. On ne s'attache à personne, et le comportement (ainsi que l'écriture) de Joey est extrêmement ambivalent, tant sa manière de parler et de se comporter le fait osciller entre un gamin de 12 ans et un jeune adulte.
C'est donc ainsi que vient le problème autour de Entremonde, qui est finalement davantage une nouvelle artificiellement grossie qu'un court roman : à vouloir étirer son récit, il passe outre beaucoup d'éléments qui auraient été très intéressant à développer, pour finalement se concentrer sur du descriptif.
À réserver aux plus fans de Gaiman, désirant réellement tout lire de lui.