Ces derniers temps, je replonge souvent dans la littérature jeunesse, à chaque fois avec grand plaisir. Par contre, même si j'adore les histoires racontées, il m'arrive de rester un peu sur ma faim côté style, qui peut parfois sembler un peu simpliste. C'est aussi peut-être dû à la traduction, ça, je ne saurais dire, à moins de lire en VO of course.
Bref, quand j'ai vu que Claire Duvivier allait sortir un roman jeunesse, son tout premier, ça a piqué ma curiosité. Car s'il y a une autrice dont j'aime le style, c'est bien elle. Ses livres ont ce petit quelque chose de langoureux, presque paisible, avec des récits qui planent comme une douce mélodie. C'est ce qui m'a beaucoup plu dans Un Long Voyage et les 3 tomes de La Capitale du Nord. Ça, et l'humanité qu'elle insuffle à ses personnages. Ces éléments font que ses histoires, malgré un rythme tranquille et peu d’action, m’ont toujours captivé par leur intelligence, leur profondeur et ce petit quelque chose d’inclassable.
Pour l’anecdote, l’École des Loisirs a approché Claire Duvivier pour un "projet jeunesse" après Un Long Voyage, mais elle était alors prise par un autre projet, celui de La Tour de Garde. C’est donc après L'Armée fantoche que Claire a exploré deux nouveautés dans sa (jeune) carrière : écrire pour un public adolescent (bon, pas que !) et se lancer dans la science-fiction.
Alors, que dire de ce nouveau roman ? Eh bien, c’est simple : on y retrouve tout ce que j’aime dans un roman initiatique mêlé d’imaginaire. Ce sont ces petites touches — discrètes mais marquantes — qui enrichissent une histoire en apparence classique. Pour résumer, voilà tout ce que j’ai aimé : un récit post-apo, une réflexion fine sur la relation entre humains et robots, des interrogations écologiques et sur l’éco-anxiété, l’idée d’une nouvelle humanité, le respect des animaux, et la force de l’amitié.
À la fin de ma lecture, une question m'est venue à l'esprit : y aura-t-il un jour une suite ? Cela m’étonnerait, mais après tout, qui sait ? Cela dit, le livre se suffit parfaitement à lui-même.
En attendant, deux livres s’ajoutent à mes listes : Une Valse pour les grotesques de Guillaume Chamanadjian, d'abord parce qu’il est le compagnon de Claire (et surtout parce qu'ils formaient ce fameux duo de La Tour de Garde, où j'ai adoré suivre les aventures de Nox) ; et les trois tomes de Méto d’Yves Grevet, qui semblent avoir des thèmes très proches de ceux abordés dans Entrer dans le monde.
En tout cas, je suis vraiment ravi de cette lecture, qui ne fait que confirmer tout le bien que je pense de Claire Duvivier. Et bien sûr, j’ai hâte de voir ce qu’elle nous réserve pour la suite.