Depuis la fin de son adolescence, Grégory voulait partir à l'étranger, il voulait faire de l'humanitaire. Pour la première fois de sa vie, il sait à quoi il sert, mais il vient de mettre les pieds en enfer.
De 1992 à 2010, du Rwanda, à l'Afghanistan en passant par la Tchétchénie, Sarajevo et la bande de Gaza, Karine Giebel nous entraîne sur tous les conflits. le lecteur va être confronté à l'atrocité de ce qu'un être humain est capable d'infliger à ses semblables, il n'y a pas de limite à la barbarie humaine. Viols, mutilations, des familles entières décimées. L'odeur du sang, les relents de la haine, et les yeux des enfants orphelins et estropiés.
Ce roman coup de poing, qui vous assomme, qui vous donne souvent envie de vomir est porté par deux personnages poursuivis par des traumatismes insurmontables. Grégory, chacune de ses nuits est une lutte, les tourments s'invitent parfois en plein jour. Rongé de l'intérieur par un mal que personne ne peut soigner. Quelque chose s'est brisé en lui. Il est au bord du ravin. Toutes ces violences se sont insinuées en lui. Il a l'impression d'être une bombe à retardement , qu'il suffirait que quelqu'un appuie sur le détonateur pour qu'il explose. Et Anton, son fils adoptif, il a ramené de Russie, le bruit des bombes, le crépitement des flammes, les cris des victimes, le désespoir des mères. Il ne cesse de les traîner comme des boulets à ses chevilles. La pourriture est en lui comme le ver dans le fruit.
Même si parfois on a l'impression de tourner en rond, de retrouver les mêmes scènes, les mêmes horreurs ce roman est un bel hommage à des femmes et des hommes d'exception, des étoiles qui éclairent le monde.