Fiche technique

Auteur :

Frédéric Gros
Genres : Essai, PhilosophieDate de publication (pays d'origine) : janvier 2006Parution France : janvier 2006

Éditeur :

Gallimard
ISBN : 9782070774517

Résumé : Pour la tradition philosophique, la guerre est un conflit armé entre groupes, soutenu par une éthique (l'échange de mort), un objectif politique (l'État), et un cadre juridique (la poursuite armée de la justice). Chacun de ces termes définit des comportements précis : - le rapport éthique d'échange de mort implique les notions de conflit chevaleresque, de solidarité collective... Il se fonde sur l'idée que « la vie n'est pas tout, donc la mort n'est rien » ; - le politique affirme que seuls les États ont le droit de se faire la guerre, d'où les conventions sur le statut des soldats (qui ne concernent pas les partisans) ; - le cadre juridique est censé fixer les normes de la guerre juste, donc poursuivre les fauteurs de guerre injuste devant les tribunaux internationaux. Autant dire qu'en ce sens, la guerre n'existe plus. La guerre comme « conflit armé, public et juste » s'efface lentement, sans nostalgie, avec ses mensonges et ses noblesses, ses atrocités et ses réconforts. Pour autant, l'humanité n'est pas entrée dans l'âge de la paix perpétuelle, mais dans celui des « états de violence », tels ceux générés par le terrorisme. L'avenir de ces états de violence, régulés par des processus sécuritaires promettant au mieux d'en diminuer les risques, s'ouvre devant nous, exigeant de la pensée qu'elle inspire de nouvelles vigilances et invente de nouvelles espérances.