Si le Cycle du Rêve apparaît rapidement comme le moins connu des travaux de Lovecraft, il n'en reste pourtant pas moins d'une importance clé si l'on désire réellement comprendre ce qui fait la plume si spécifique de l'auteur. Inspiré par ses maîtres que furent Arthur Machen ET SURTOUT Lord Dunsany, dont certaines nouvelles du Cycle sont de véritables hommages non dissimulés, il réalisera donc une série de nouvelles et un roman gravitant autour d'un univers propre, menacé lui aussi par de terrifiantes entités mais emprunt d'une sensation onirique dans chaque écrits.
En 1920, Lovecraft écrit, au milieu d'une foule de nouvelles, deux récits dont le thème extrêmement similaire : Celephais et Ex Oblivione. On retrouve dans Ex Oblivione, avec cette fois une fin plus amère, une quête vers une cité imaginaire qui amènera notre personnage, via un usage intense de drogues, vers les portes de son royaume halluciné. Dans les deux récits revient aussi cette perte totale d'intérêt pour la société actuelle, même si dans Ex Oblivione on s'aventure plus du côté du dégoût profond que du simple désintérêt. Un autre récit majeur du cycle du Rêve, qui en viendrait même à se questionner sur l'aspect auto-biographique de celui-ci : En effet, cette misanthropie que nous connaissons bien, propre au personnage du fou de Providence, semble ici se dévoiler en filigranes pour mieux rendre compte de son état d'esprit durant cette période de sa vie.