Excusez les fautes du copiste

Résumé : Le deuxième de Grégoire Polet, 27 ans tout juste, aurait pu s'intituler l'itinéraire du parfait faussaire. Soit, la trajectoire de Lejeune, un artiste veuf et raté ayant, comme il l'indique (p. 145) « tué le concept excluant et exclusif de l'oeuvre d'art ». Le hasard, qui tient parfois à si peu de chose, ici à la cheville d'un cadre, voudra qu'il soit démasqué. Mais là n'est finalement pas l'intérêt de ce livre, qui nous entraîne dans le sillage d'un narrateur dépassé par la vie et son amour de l'art. Non seulement Polet sait nous parler de peinture, mais il peint lui-même, à merveille, le portrait d'un homme, volontairement naïf devant une poignée d'amis qui ont vu en lui, et en son talent de pasticheur, une poule aux oeufs d'or. C'est aussi le portrait d'un inconsolable mélancolique comme le fut Hugues Viane, le héros de Bruges-la-Morte, de Rodenbach, auquel le narrateur se compare et dont il semble être, par bien des aspects