Il faut que je dise d’abord que ce qui m'intéresse dans ce live ce ne sont pas les histoires qu'on trouve à la première partie, mais l'essai qui justement aborde la question de "qu'est-ce qu'un conte fées?" ainsi que d'autres questions. Etant nouveau dans le monde de la fantaisie, l'avis d'un des plus grands auteurs du genre ne peut que susciter de l'intérêt en moi.
Et ben, je n'ai pas été convaincu par sa vision des choses. Peut-être parce que dès le début il se met à la défensive et commence à faire une sorte de tri pour éliminer ce qui ne relève pas du conte de fées. A la fin on en sort avec une définition assez vague, et assez négative (dans le sens où on sait plus ce qui n'est pas un conte de fées que ce qui est).
Aussi, la question qui concerne l'utilité du conte de fées qui reste, selon moi, sans réponse satisfaisante. Tolkien se limite à dire que la raison principale est de nourrir la création. Oui, mais il oublie de dire que la création en soi n'a pas de raison d'être. Je veux dire qu'on ne crée pas pour rien, il y a toujours un but, un objectif à atteindre. Laisser la notion de la création aussi ouverte n'a pas beaucoup de sens. Le parallèle entre ce que dit Tolkien et les défenseurs de "l'Art pour l'Art" n'est pas à exclure.
Sa notion du Beau aussi me semble assez discutable, surtout quand il dit que le Beau n'a pas forcément de rapport avec le Bien ou le Mal. Là on entre dans un débat philosophique mais, en tout cas pour moi, j'ai du mal à croire que le Mal puisse être beau puisque chaque notion à des propriétés intrinsèques à sa nature. Bref, je ne vais pas m'étaler là dessus.
Ajoutées à cela des déclarations assez déplacées où il compare le conte de fées aux religions. J'ai trouvé le passage assez condescendant surtout pour une personne qui défend les contes de fées face au mépris de la critique littéraire. Je trouve assez amusant de s'en prendre aux religions par réaction au fait qu'on s'en est pris aux contes de fées. (ironie)
Après, je ne trouve pas très élégant de sa part de dire que les critiques qui n'apprécient pas les contes fées au même titre que ce qui se fait généralement dans le monde la littérature revient au fait qu'ils n'ont rien compris au genre. En d'autres termes, un critique qui n'aime pas les contes de fées est un con ou un inculte. On sent vraiment l'aigreur du personnage dans de tels propos.
Cela dit, le document reste quand même assez riche et dévoile beaucoup de choses sur la vision de Tolkien concernant les contes de fées, notamment la différence entre le fantastique et la fantaisie, ce qui explique pourquoi je n'ai pas spécialement aimé la trilogie du Seigneur des Anneaux (les films j'entends).
Au final, l'essai reste assez évasif laissant le lecteur avec plus de questions que de réponses. Un peu plus de développement n'aurait pas été de trop monsieur Tolkien !