Voilà un bouquin qui détonne sur mes lectures habituelles: je ne suis pas une grande fan de Mafia, pour tout dire je me suis endormie devant le Parrain (chuut, mon cher et tendre en a encore honte pour moi!). Par contre, j'ai relu il y a quelques années et adoré Le Guépard et c'est ce souvenir qui m'a poussée à entamer Father. Une fois de plus il faut penser que Lampedusa est un génie, puisqu'à des dizaines d'années d'écart il a su me conseiller un roman excellent. Bravo, Giuseppe! En effet, malgré mon peu d'intérêt pour les actions de la Mafia, que ce soit en Italie ou aux États-Unis, j'ai été littéralement happée par cette histoire d'amour, de sang et de mort qui court de 1919 à 1950, sur deux générations et deux continents. Certains passages sont certainement un peu trop longs, certaines descriptions trop crues à mon goût, la fin est peut-être un peu ratée parce qu'elle accumule trop de détails et noie un peu l'histoire principale... mais tout ça c'est du chouinage d'emm***euse. Franchement, j'ai commencé ce livre un soir, après une journée de travail de quinze heures, et je n'ai pas pu le lâcher avant la fin d'un épisode. Plus de cent cinquante pages. Accro. Et je l'ai terminé le lendemain, dans le train. Cinq heures de lecture non-stop ou quasiment.



Je me suis réellement attachée aux deux personnages principaux, le prince Licata et Saro. Au fil de leurs aventures parallèles, j'ai vibré avec eux, me suis inquiétée pour eux. Et même si au final le prince me semble assez méprisable, il y a de la grandeur dans cette déchéance. Parce que cette violence qu'il emploie sans sourciller, on pourrait presque la comprendre par moments. C'est pour défendre ses métayers. Sa famille. Les Italiens. Mais en même temps la réunion du début du roman ne laisse absolument aucun doute sur son opinion du « peuple »: faisons-lui croire qu'il est libre pour mieux tirer les ficelles. Ça reste très actuel, non?



Father est une surprise pour moi, je ne m'attendais pas à être autant passionnée par ce roman. Décidément, la rentrée Buchet-Chastel...
Ninaintherain
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le 28 mars 2012

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