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Fentanyl flowers
Fiche technique
Auteur :
Emilien ChesnotGenre : PoésieDate de publication (France) : 13 octobre 2022Langue d'origine : FrançaisParution France : 13 octobre 2022Éditeur :
Theatre TypographiqueISBN : 9782909657639Résumé : Fentanyl flowers se présente comme une mise à distance – autant qu’une mise en crise – des langages informatisés qui nous entourent. C’est une tentative pour voir quelque chose parmi ( ou faire quelque chose avec ) ces masses de langage sans émetteur et sans réponse. Concrètement, son écriture a gravité autour de quelques gestes : le prélèvement, l’assemblage, et ce que je nomme la « paratraduction ». Ainsi, au fil de mes pérégrinations sur internet, j’ai prélevé des éléments, et les ai rassemblés après leur avoir fait subir un traitement en couches successives, dont la mécanique me demeure à moi-même en partie mystérieuse. Ce que je peux dire, c’est que le rendu final de ces opérations diffère sensiblement de ce que j’aurais pu obtenir en utilisant de manière brute un traducteur automatique : ici, tout est fait « à la main », le seul traducteur défaillant que j’ai utilisé étant moi-même. Le but de l’opération de « paratraduction » serait de rendre sensible l’effet déréalisant et infantilisant de la langue générée par les machines, qui s’adresse à nous de manière harcelante sur le web ( en autant de sollicitations intrusives, de rappels, de spams, de pop-up, de mails non sollicités, etc.) sans en passer par un effort de traduction « littéral » ou « respectueux » de cette langue, une telle traduction n’ayant, s’agissant de textes produits par des machines, aucun intérêt. Pour produire cet effet, il m’a fallu au contraire en passer par un excès de littéralité ( prendre cette langue à la lettre ), ou par des circonlocutions dépliant le message contenu en deux ou trois mots, aboutissant à une syntaxe du « trop-embrasse / mal-étreint ».Ainsi, le texte fonctionne tantôt par importation de la syntaxe anglaise dans la française, ( ce qui le rapproche parfois d’une traduction homosyntaxique ), tantôt par des effets de transparence absurdes – par exemple, en conservant des homographes : le pain anglais ( souffrance ) devient ainsi le pain français, que l’on peut manger. Ou en sollicitant des homonymes ( bitch devient biche, etc.). En définitive, j’ai assez rapidement délaissé le protocole pour me mettre à composer « à l’oreille », si l’on veut, sans perdre de vue la construction d’ensemble qui situe ce texte quelque part entre l’impact bref du poème et l’expansion composée d’un récit, d’un « roman en germe ».