Feu sur le quartier général

Résumé : Ces textes couvrent plus de vingt ans d'écrits, aux Cahiers du cinéma puis à Libération, et illustrent une certaine idée de l'écriture sur le cinéma, qui prône le mélange des genres et des influences, le montage des chronologies et le rapprochement du cinéma et de l'histoire, le mélange des arts et des disciplines. La critique des films, en effet, ne suffit plus à dire le cinéma dans son ensemble.Il faut chercher à écrire des textes différents sur le cinéma, qui rendraient compte des façons dont quelques générations parallèles d'écrivains, d'historiens, de philosophes, d'artistes, ont été traversées par certains films, jusqu'à en faire souvent la matière de leurs pensées et de leurs mots. Il s'agit de voir et de comprendre ce qui, de la littérature, de la philosophie, du théâtre, de l'histoire, peut nourrir le cinéma, peut ressurgir dans les films.C'est pourquoi il existe des auteurs, certes, mais sans politique. S'imposant autrement que par la seule succession de leurs films en une œuvre achevée et close. Des auteurs qui bougent encore, même s'ils sont morts, se contredisent, s'aventurent, s'égarent parfois. Vivent ou ont vécu dans l'histoire et s'inscrivent dans le monde. Parler autrement des auteurs, c'est aussi les montrer au moment où ils se révèlent le mieux, dans la fabrication de leur art, sur un plateau de tournage, dans une salle de montage: visiter le laboratoire du travail des cinéastes. Ces récits dessinent dans un dernier chapitre une forme d'enquête, de reportage, sur des cinéastes pris dans l'histoire, œuvrant au sein des arts. Comme une chronique de la vie du cinéma traversée par des savoirs, des expériences, des manières, et surtout par l'urgence d'en faire.Antoine de Baecque est critique et historien du cin&#233