Le résumé du livre m’a donné envie ; un tatouage SS retrouvé à l’autopsie sur le corps d’un homme censé être juif, ça promettait une histoire croustillante. Cependant l’histoire ne s’est pas révélée à la hauteur de cette promesse. Le livre est écrit selon le point de vue de plusieurs personnages liés à l’affaire, policiers comme suspects, et les paragraphes se succèdent ainsi, de personnage en personnage. Cela donne l’impression de ne jamais vraiment entrer dans le cœur de l’affaire et il faut un certain temps au début pour arriver à situer tous les personnages dans le tableau général. Le mobile des crimes et le passé des victimes est intéressant, mais l’intrigue piétine beaucoup vers le milieu du roman, on a l’impression que les policiers ne font pas les bases de leur travail, à savoir interroger les suspects au poste, recueillir les alibis et exploiter les indices matériels, comme si l’auteure avait voulu étirer son récit en longueur de manière artificielle.
J’ai trouvé l’écriture assez caricaturale, avec des personnages aussi peu profonds que ceux des téléfilms policiers et des dialogues tirant vers le cliché. Sans vouloir spoiler, j’ai trouvé tout à fait aberrant que la liaison amoureuse révélée à la fin passe comme une lettre à la poste auprès des personnages, alors qu’elle est quelque peu douteuse moralement…
Pour les curieux qui se demanderaient, il s’agit d’une relation incestueuse entre un oncle et son neveu, qui certes ignoraient leur lien de parenté au début.
J’ai trouvé la traduction mal faite (par exemple pourquoi traduire littéralement Sport ist Mord?) et relevé un certain nombre de coquilles et bourdes, ma préférée étant p.171 : « Et Jutta Kaltensee a eu, dit-on, une aventure lesbienne pendant ses études, à laquelle elle a mis fin, bien entendu, avec un employé de sa mère. »
En conclusion, je pense qu’on peut passer son chemin devant ce roman vite oubliable.