Face à l'anéantissement, la quête de la seconde fondation doit commencer...

Deux crises Seldon. Deux crises passionnantes d'un point de vue géopolitique, social et militaire. La première n'a toutefois pas de grandes qualités romanesques - bien qu'elle se lise avec plaisir - quant à la seconde on sent qu'Asimov y met plus de cœur et réussit à livrer quelque chose de plus épique, plus dans le ton de que seront les histoires de fondation passée la trilogie initiale.

Fondation et Empire. C'est bien face à l'Empire que la fondation doit en premier lieu se dresser. Un grand générale, ambitieux, conscient de l'importance de cette puissance grandissant en périphérie, décide de se lancer à la conquête de la Fondation pour la gloire de l'Empire... et aussi la sienne. On pourrait y voir un parallèle intéressant avec la contre-attaque effectuée par l'Empire Byzantin au Bas Moyen-Age (oui j'ai toujours pensé à comparer Rome avec l'Empire, l'ère des ténèbres avec le Moyen-Âge, la Renaissance avec le retour de la stabilité). Mais l'empire n'est pas sur le déclin sans raison et le plan Seldon ne se contrecarre pas si aisément.

Fondation et Mulet. J'aurai pu trouver un meilleur titre, certes. Le Mulet, personnage mystérieux au possible, prend de l'importance dans la galaxie. La Fondation, elle s'embourbe sous la régence d'une dynastie dans un climat politique instable. Tandis que la guerre contre le mulet se prépare, que les marchands ourdissent une rébellion, une nouvelle d'importance se répand dans les hautes sphères de Terminus : Seldon fera une apparition dans la crypte d'ici quelques mois. Une crise Seldon est donc à l'oeuvre et la Fondation doit faire face à un grand péril.
Dans cette épopée galactique, on suit un capitaine rebelle de Fondation, un jeune couple mariée et leur ami bouffon virtuose musicale. Leurs ennemis? D'une part le tyran qui règne sur Terminus, maire mais par droit du sang et non du vote, d'autre part le Mulet dont l'ombre devient plus menaçante à chaque page. C'est extrêmement prenant, narré dans un mélange hybride entre du pur space-opera et l'approche très historique des événements par Asimov. Après j'avais deviné le twist, même si j'avais un avantage non négligeable : des 7 tomes par Asimov, c'était le seul que je n'avais pas lu il y a quelques années, ma découverte de l'histoire se faisait donc avec la connaissance - même lointaine - des autre tomes.
Le dernier chapitre reste exceptionnel, avec un final en apothéose plein de tragédie, de romanesque, d'actes désespérés et de sentiments forts. On dirait une pièce de théâtre jouée à la perfection, où les acteurs seraient transcendés par leur rôle, où les dernières tirades inspireraient à la salle un silence solennel, et où le rideau tombe pour enfin permettre au spectateur de reprendre son souffle.