Avec le cycle des Robots, celui de Fondation est l’œuvre la plus réputée d’Isaac Asimov, et par conséquent un des piliers les plus inamovibles de la science-fiction. Pourtant, même si cela fait dix ou quinze ans que je lis les bouquins du célèbre auteur américain, je ne l’ai à l’heure actuelle toujours pas terminé. Prendre son temps, c’est bien aussi. Toujours est-il que je viens de finir Fondation Foudroyée, quatrième opus d’un cycle qui en compte cinq et que je vais en causer un peu.
Fondation Foudroyée est sorti presque trente ans après ses prédécesseurs (en 1982 pour être exact). Avant cela, le cycle de Fondation était simplement composé de trois livres divisés eux-mêmes en plusieurs courts récits se déroulant sur plusieurs générations. Ces derniers racontent la chute progressive d’un Empire englobant l’ensemble de notre galaxie (nous sommes bien loin dans notre futur) et la tentative du psycho-historien Hari Seldon de limiter les années de chaos qui s’ensuivront. Pour cela, il crée la Fondation, institution placée sur la lointaine planète Terminus et composée d’érudits chargés de conserver l’acquis scientifique engrangé par l’Humanité durant des millénaires. Si tout va bien et si les principes de la psycho-histoire sont respectés, c’est la Fondation elle-même qui créera le Second Empire, et cela mille ans après la chute du premier. Si elle échoue, le chaos durera vingt-mille ans. Ainsi l’a prédit Selon, aux Fondateurs d’appliquer son plan au mieux.
Fondation Foudroyée commence cinq cent ans après la chute de l’Empire. Les trois premiers opus ont amené leur lot de défis et de surprises mais la Fédération de la Fondation est d’ores et déjà assez puissante pour que son Maire, Harlan Branno, envisage une reconquête complète de la galaxie cinq cent ans avant les prévisions de Seldon. Toutefois, un Conseiller du nom de Golan Trévize est persuadé que la Seconde Fondation, qui a historiquement disparu il y a des dizaines d’années, n’a pas vraiment chuté mais continue au contraire de les manipuler en secret. Trahi, il finit par être exilé en compagnie d’un chercheur obsédé par une hypothétique planète qui n’intéresse personne : la Terre. Ailleurs, on s’inquiète aussi mais pour d’autres motifs : serait-il possible que le plan développé par Seldon il y a cinq cent ans s’applique de façon trop parfaite ?
Au contraire des précédents opus, Fondation Foudroyée n’est pas divisé en courts récits. Isaac Asimov prend son temps pour développer une longue histoire s’étendant sur plusieurs centaines de pages. Ses personnages discutent beaucoup, échangent de nombreux arguments et il s’agit pour le lecteur de s’armer de patience car ils ne prennent pas leurs décisions à la légère. Pourtant, les enjeux sont tels qu’on a forcément envie de savoir où cela nous mène et qui, au final, manipule qui tandis que l’intrigue avance inexorablement.
J’ai cru comprendre que c’est avec ce roman qu’Isaac Asimov avait commencé à donner une cohérence générale à sa bibliographie, et il y réussit plutôt bien. Le livre est par ailleurs émaillé de nombreux rappels aux opus précédents dans le but, j’imagine, de rafraîchir la mémoire du lecteur. Fondation Foudroyée est donc plus lent que ses prédécesseurs, moins immédiat, tout en se déroulant sur une plus courte période du temps. Pourtant, je ne m’y suis pas ennuyé du tout. Il ne me reste donc plus qu’à lire Terre et Fondation, conclusion que j’espère épique et, si j’osais, plus mouvementée que cet opus qui s’apparente parfois à une longue et patiente partie d’échecs. Après ça, promis, je relirai tout Les Robots dans l’ordre.
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