Le titre du recueil est tiré de la première nouvelle, l’ensemble étant relativement peu lié à la fuite. Toutefois toute les nouvelles concernent des femmes ou des jeunes filles.
Trois des nouvelles parmi les plus réussi concernent une femme que l’on suit de sa jeunesse jusqu’à son rôle de mère, à travers trois évènements clefs. La première de la série (Hasards) est à mon avis la plus réussit racontant un trajet en train assez mémorable.
La nouvelle la plus raté serait « Subterfuges », nouvelle franchement honteuse. Assez invraisemblable que soit au niveau de la psychologie des personnages ou de l’histoire, et vire presque au chantage émotionnel.
Oui, car comme il s’agit essentiellement d’être fragiles on pourrait facilement l’accusé de vouloir leur faire porter sur leur épaule des poids trop lourds pour eux, tout ça… Mais on peut rarement reprocher ce chantage à Munro, si ces histoires contiennent souvent beaucoup d’évènements exceptionnels (suicide, fuite, ou même télépathie…) elles sont racontées sans mettre l’accent sur leur caractère insolite mais plus sur la psychologie des femmes qui y font face. Et souvent elles semblent assez perdu ou désinvolte face aux évènements. Leur motivations, pour ne rien dire des actions qu’elles prennent, ne semblent que rarement vraiment réfléchi, mais plutôt conduites par le hasard ou des émotions peu comprises.
Au fond, il s’agit essentiellement de beaux portraits sensibles, qui s’ils n’hésitent pas à raconter des histoires fortes, le font sans délaisser ou mettre au deuxième plan la fragilité des héroïnes.