Empruntée à Sade, le titre ne révèle pas le contenu du roman, car les aventures de Gabrielle sont loin d'être vertueuses !
Gabrielle Aigline de Montserra d'Espeils été placée juste après sa naissance en nourrice (comme les enfants au XVIIIe siècle) chez Marie Labro (une vraie mère) jusqu'à ses 6 ans. Puis elle a été élevée au couvent jusqu'à ses 11 ans, quand son frère le marquis d'Espeils la ramène à la maison, un peu prématurément.
Libre et solitaire, elle se promène à cheval dans la belle campagne D Auvergne. Lors d'une baignade elle rencontre un jeune roturier, Pierre-André Coffinhal. Les jeunes gens s'éprennent l'un de l'autre.
Le frère de Gabrielle refuse de donner la main de sa sœur et empêche Gabrielle de fuir avec Pierre-André.
La famille de Gabrielle la marie de force à un cousin le Baron de Peyre, plus âgé, qui se révèle être d'une extrême violence. Elle a une fille, Aimée, avec lui.
Après le décès de son époux, Gabrielle, par l'entremise d'amis, monte à Paris. Elle fréquente la cour de Louis XVI et devient la maîtresse d'un courtisan, Villers.
C'est normal en ce temps-là où les femmes qui n'exercent pas de métier, sont entretenues !
Après avoir connu les richesses et la vie facile, elle va connaître les affres d'être rejetée et assiste à la Révolution française de 1789.
Elle retrouva son amour de jeunesse, Pierre-André Coffinhal. Pourront-ils se pardonner et s'aimer ? Elle est aristocrate et lui juge au Tribunal Révolutionnaire.
Un premier roman historique très bien rédigé : dans un langage clair, proche de celui de XVIIIe siècle sans être caricatural ni lourd.
Les aventures de Gabrielle, de 1780 à 1794, sont loin d'être vertueuses mais parfois ennuyeuses. Ce n'est que vers les pages 450 où l'histoire est plus intéressante et plus vive.
Il y a de nombreuses longueurs, mais l'époque est très bien restituée.
Dommage qu'il s'agisse encore et toujours d'une ci-devant amoureuse d'un sans-culotte !
L'originalité de ce roman est située dans le langage, mais aussi dans la réaction de toutes les classes sociales à l'arrivée de la révolution (nobles, roturiers, nonnes …) mais surtout dans le parcours d'un personnage peu connu de la Révolution : Coffinhal (Pierre André).
Il s'enthousiasme pour la Révolution et y prend une part active en 1791 et en 1792 . il est nommé ensuite commissaire de police de la section de la Fraternité. Membre du Club des jacobins, il participe à la journée du 10 août 1792 et devient juge du tribunal criminel extraordinaire créé le 17 août suivant, puis juge au Tribunal révolutionnaire.
En fuite après le 9 thermidor, il se cache pendant neuf jours, dénoncé, il sera guillotiné le 18 Thermidor an II.
La phrase qui lui est attribuée "La Révolution n'a pas besoin de savants !" lors du procès des Fermiers généraux est apocryphe, bien que reprise trop fréquemment notamment dans La Grande Librairie …