Deus Ex Machina

J'aime beaucoup cette saga... surtout pour les couvertures des volumes. Les trois premiers tomes étaient prenants et se suffisaient presque à eux même malgré le côté un peu bricolé de l'intrigue qui bouffait clairement à tous les rateliers de la littérature populaire. Ce n'était pas exceptionnel mais ça se lisait sans déplaisir, voir avec plaisir. Le quatrième tome, Entropia, relançait l'histoire en élargissant la menace qui n'était plus bizarrement centrée sur ce pauvre Matt. Quelle malchance il a ce pauvre Matt quand même. J'ai continué l'histoire avec Oz et Neverland qui ne m'ont guère passionné. Surtout Neverland dont je me rends bien compte que je n'ai à peu près rien retenu au moment d'ouvrir le septième tome. On n'est pas vraiment perdu puisque en quelques pages l'auteur rappelle les faits : grosso modo les ados sont à la recherche du troisième Coeur de la Terre situé suppose-t-on entre le Proche Orient et l'Afrique. Sur leurs talons le nébuleux ennemi de l'humanité, Ggl, déploie Entropia qui s'étend toujours plus avec le concours de divers alliés. S'engage une course de vitesse pour atteindre la puissante source d'énergie qui peut faire basculer le conflit.
Comme d'autres lecteurs je n'ai pas trouvé que de TOUT expliquer dès le premier tiers de l'ouvrage soit une bonne idée. Ce qui faisait dès le début le charme de la série était justement de suivre une humanité amnésique qui devait faire face à une menace qu'on devinait surpuissante et technologique. Les clés qui sont données se révèlent cohérentes mais très caricaturales et manichéennes. C'est d'ailleurs le problème de tout ce volume qui veut absolument tout résoudre sans rien laisser à l'interprétation du lecteur.

L'autre point qui me chiffonne c'est le travers biblique. J'ai un peu honte mais j'avais totalement oublié le titre Génèse de ce volume. Maxime Chattam effectivement parsème son récit d'emprunts pas très subtils mais qu'on trouvera certes très jolis et imagés. Ça m'a surtout laissé une impression de facilité et d'un pillage en règle.
L'affrontement final m'a fait penser à ce qu'on trouve comme climax dans un opus à la X-Men (l'affrontement final ou Apocalypse). Si l'écrivain arrive à mettre en scène la confrontation, j'étais je l'avoue souvent perdu par le nombre de personnages à suivre. Je trouve que l'auteur s'en sort bien mieux dans les pérégrinations d'un groupe. La partie relative à la traversée souterraine et l'Italie m'a bien plus captivé. C'était même ce que j'ai préféré paradoxalement.
Cet ouvrage est je trouve une conclusion qui est à l'image de la tournure qu'à pris la série. Trop bavarde et explicative. Assez mièvre et pêtrie de bons sentiments aussi dans la trajectoire de ses héros (mais c'est vrai depuis le premier tome). Quelques bonnes trouvailles néanmoins mais trop souvent noyées dans un patchwork bancal qui va jusqu'à copier des concepts entiers de la Bible. En même temps avec un titre comme Génèse on était prévenu.

J'allais oublier ce qui m'a finalement le plus captivé dans cette saga et qui trouve sa conclusion ici : la fin ineluctable de l'enfance qui revêt un véritable danger pour nos adolescents. L'auteur nous en a rebattu les oreilles pendant des milliers de pages pour finir par évacuer purement et simplement le problème. A moins que je n'ai raté l'explication.