Gilead est une lecture loin d'être évidente. C'est certes un très, très beau roman, ancien prix Pulitzer, écrit par une auteure américaine aussi respectée aux Etats-Unis qu'elle est, semble-t-il, méconnue ici. Mais c'est aussi une lecture plutôt exigeante, truffée de références, sans intrigue réelle, contemplative. Qu'est-ce qui démarque ce livre ? Le sentiment d'apaisement que j'en ai eu au bout de quelques dizaines de pages. Envolées les inquiétudes du quotidien pendant un moment, il restait ces beaux passages sur la lumière, la relation père-fils, la prière, la félicité qu'on peut ressentir de la simple existence de ceux qu'on aime. Et j'avais envie de voir la vie comme le narrateur, c'est-à-dire avec douceur et émerveillement. Combien de livres apportent ainsi une telle quiétude tout en parlant de choses aussi importantes mais parfois négligées, parce que peut-être trop “émotionnelles” ?
J'ai donc été touchée par la grâce mais aussi l’intelligence de ce roman, qui se lit lentement, avec un esprit et un coeur ouverts, et qui, plus que d'autres livres va résonner bien différemment en fonction de qui on est et de ce qu'on a vécu.