L’été, c’est toujours agréable de décrocher de lectures exigeantes pour lire des récits qui vous aèrent les méninges. Haute saison est de ce genre là et raconte les vies de personnages d’horizons différents dans un Club de vacances à Anglet. Le découpage de l’auteur est intéressant car chaque chapitre est un lieu du club ou extérieur à celui-ci où il se passe quelque chose.Résidents et animateurs se côtoient, ce qui donne une énergie particulière ( qu’on ne ressentait pas dans Je revenais des autres de Mélissa Da Costa, plus ou moins dans le même genre d’ambiance car les personnages étaient « entre eux »,comme on dit)et chacun d’entre eux ont des vies avec quelques accros et tentent de surnager quand même. Le but n’est pas d’observer un microcosme mais de voir ce qui meut ces hommes et ces femmes et les amène à partager leurs expériences de vie ( Fanny est dans un fauteuil roulant et son couple bat de l’aile.Germain, jeune réceptionniste solitaire est touché par elle car elle lui rappelle sa sœur alors pleine de vie, victime d’un malheureux accident dont elle ne se remet pas.Matthias a toujours vécu pour son travail et n’a pas vu grandir ses filles et leur accorder une meilleure attention. Chantal est une sénior se rendant compte de son sacrifice personnel pour avoir pris soin de sa mère pendant des années pour s’oublier quasi complètement.) dans un lieu dédié à la déconnexion et à la fête par définition. Adèle Bréau, grâce à sa fibre journalistique, un sens du rythme bien amené et son regard de quadra sur les gens parvient à rendre Haute saison touchant, drôle et même rafraîchissant.Elle n’attend pas non plus les grandes envolées stylistiques où les événements extraordinaires pour habiter son livre et cette absence de prétentions ( même dans le genre feel good) est appréciable. J’avoue avoir été surpris par Haute saison car j’ai déjà lu ce genre de récits écrit par des journalistes/blogueurs nettement moins bons que ce livre d’Adèle Bréau. Même à l’heure du portable et des réseaux sociaux, on peut encore raconter des histoires où notre humanité se réveille parfois pour voir l’essentiel, et ça fait du bien.

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le 29 juil. 2022

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