Herbes et golems
Fiche technique
Auteur :
Manuela DraegerGenre : PoésieDate de publication (pays d'origine) : Langue d'origine : FrançaisParution France : 5 avril 2012Éditeur :
Éditions de l'OlivierISBN : 9782879298283, 9782879298283Résumé : "Rappelons, comme c'est l'usage, les principes formels auxquels toute Shagga doit obéir : sept séquences rigoureusement comparables en volume et en intention ; un sujet qui privilégie l'incertitude, qui ne règle pas la question de l'action, accumule les ambiguïtés concernant les motifs de la prise de parole, l'identité et le statut du ou des auteurs ; et un parti-pris de détachement, d'intemporalité, de tranquillité poétique et même d'inertie." Les trois Shagga qui composent ce livre sont des sortes de réquisitoires poétiques, en forme d'inventaires et de légendes. Dans la "Shagga de la voix et des herbes", sept prisonnières prennent successivement la parole du fond de leur geôle pour articuler chacune 111 appellations d'herbes, leur rendant ainsi un hommage qui les amène à parcourir mentalement la steppe et apaise leur souffrances. Ce sont deux femmes violées et battues à mort par leurs gardiens, les valets du pouvoir militaro-industriel, qui se relayent dans la "Shagga du golem presque éternel" pour évoquer le folklore religieux de l'Europe centrale et faire revivre une figure traditionnelle du golem, un prétexte à exorciser la violence à laquelle leur corps a été soumis, les blessures les plus intimes qui ont été infligées à leur chair. La "Shagga de la révolte des humbles simples" est l'œuvre d'un comité de soutien qui a décidé de nommer - afin d'imposer leur respect et leur reconnaissance - les ivraies inconnues qui exhalent l'odeur des saisons. Le discours de ces femmes, brisé mille fois, devient un intarissable flot poétique. Qu'elles soient vivantes ou disparues, toutes témoignent de la violence des hommes et inventent des formes littéraires pour exprimer leur rupture avec le monde qui les entoure.