Hêtre pourpre

Résumé : Hêtre pourpre est d’abord une enquête familiale. Celle que mène Kim, la narrataire, sur sa lignée maternelle lorsque sa grand-mère commence à perdre la mémoire. Pourquoi cette grand-mère ne parvient-elle pas à se détacher de sa mystérieuse sœur ? Qu’est-il arrivé à cette grand-tante, disparue prématurément ? Les vies de ces femmes ne sont-elles pas toutes marquées par le secret, mais aussi par la violence des hommes de leur propre famille ? Poursuivant le travail généalogique entrepris par sa mère sur ses ancêtres féminines, Kim donne ainsi une existence à son ascendance de « sorcières », qui entretient un lien puissant à la nature, aux plantes et aux arbres – en particulier au hêtre pourpre éponyme, symbole de cette famille et de ces femmes, arbre généalogique autant qu’emblématique, mais aussi lieu refuge pour le personnage-narrateur lorsqu’il est enfant. Roman de formation du XXIe siècle, Hêtre pourpre raconte aussi comment un enfant assigné garçon à la naissance refuse d’être enfermé dans une identité de genre et revendique sa non-binarité. Comme Kim invente son propre genre, ce roman magistral invente son propre genre littéraire, en passant avec fluidité d’un genre à l’autre (quête familiale, histoire naturelle, journal de rencontres sexuelles), d’une langue à l’autre (l’allemand est ponctué de dialecte bernois ou d’anglais), d’un registre à l’autre (la crudité et la trivialité détonnent délibérément dans un récit par ailleurs subtil et poétique). Acclamé et audacieux, ce premier roman bruisse de corps, de formes et de langues diverses.