Quevedo et nous
Tout Siècle d'or cache mal sa souillure, toute Ère victorienne, tout roi Soleil, Reich ou Empire s'érigent sur le fumier tisonnant des expulsions, sur la schizophrénie du pur et de l'impur. Ainsi...
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le 3 mars 2011
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Qu'il est provocant ce livre ! le titre est l'étendard du contenu, autant dire que Francisco de Quevedo, écrivain espagnol du XVIIe siècle, n'y est pas allé par quatre chemins : le trou de cul mérite pour lui tout un éloge.
C'est un vibrant hommage qu'il fait à nos sombres derrières, toujours dissimulés et dont on préfère taire l'existence. Quevedo veut au contraire souligner toute l'utilité d'un trou du cul. Les propos tenus peuvent prêter à sourire mais c'est curieux d'écrire très sérieusement sur cette partie du corps qui est toujours refoulée et encore moins décrite. Alors c'est frais de voir avec l’œil d'un ancien, ce que notre infime intimité a de pouvoir et d'utilité.
J'ai aimé le culot (sans mauvais jeu de mots) de cet auteur qui va à contre-courant des bien-pensants. Certains le rapprochent de Rabelais autant dire qu'il sait tenir la comparaison. Quant au reste de ce petit recueil, il fait part des grands malheurs que peut rencontrer un trou du cul (laissez-moi vous dire que je ne pouvais pas imaginer un tiers de tous les périls d'un derrière, même bien caché). Puis, une enfilade de poèmes satiriques et burlesques nous laissent entrevoir un Quevedo amer et menant de bonne guerre des estocades à son ennemi de l'époque, Luis de Gongora. On se dit que notre auteur en a beaucoup sur le cœur et qu'il a trouvé une bien belle manière de défier les bonnes consciences.
Créée
le 7 juil. 2016
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