Rien à dire sur l’approche historique de l’essayiste Alain Corbin qui permet de se rendre compte que le repos en tant que tel avait bien d’autres significations bien avant l’ère des loisirs et des RTT. Le repos, c’était déjà s’occuper d’entretenir une pratique religieuse, visiter les défunts au cimetière, s’octroyer de la quiétude pour restaurer son esprit ou encore aller dans une maison de santé ( pour les tuberculeux au sanatorium jusque dans les années 50). Le repos était donc plus social, obéissant à une logique de groupe, qu’individuel comme aujourd’hui.Avec des références bien choisies, Alain Corbin sait saisir cette évolution subtile. Ce que je lui reproche est une écriture un brin corsetée et factuelle.Un rapport au repos plus psychologique aurait été le bienvenu car c’est celui qui nous modèle aujourd’hui. Pour être juste, Alain Corbin esquisse ce rapport dans le dernier chapitre de son essai et j’aurai été ravi qu’il le creuse plus en avant. La psychologie de nos repos à l’heure actuelle en dit long sur notre façon de nous l’accorder, de savoir en profiter et de les pérenniser. Un savoir sur lequel on a peut-être pas suffisamment de recul pour l’analyser à sa juste valeur?